Et si on faisait une petite entorse à la ligne édito habituelle pour parler comédie musicale ? Après tout ce n’est pas la première fois parce qu’on adore ça, même si celle-ci a légèrement moins de rapport avec le cinéma mais fait tout de même partie de notre culture. Parlons donc du grand retour de Notre Dame de Paris !
18 ans après ses débuts en fanfare au Palais des Congrès de Paris, Notre Dame de Paris est donc de retour à la maison. 18 ans pendant lesquels la comédie musicale au succès phénoménale de Luc Plamndon et Richard Cocciante qui a révélé Hélène Ségara, Garou ou encore Patrick Fiori et qui a de nouveau ouvert la voie aux musicals en France a parcouru le monde avec un bon renouvellement de troupe. Et c’est donc avec une toute nouvelle équipe que Notre Dame revient avec un seul comédien d’origine, Daniel Lavoie, toujours dans le rôle de Frollo, pour les guider.
Autant le dire tout de suite, rien ou presque n’a changé depuis 1998. Le décor reste le même, ce mur en fond de scène qui évolue selon les tableaux et quelques éléments de décors qui arrivent sur la scène. Le tout reste finalement assez minimaliste et moderne, laissant la part belle à l’interprétation des chansons et aux danseurs et acrobates. Les chansons n’ont pas changé non plus et s’enchaînent pendant plus de 2 heures avec ce qu’il y a de creux mais aussi de grands moments fidèles à l’oeuvre de Victor Hugo (bien plus que la version Disney). Seuls les costumes ont été mis à jour et les chanteurs sont donc pour la plupart nouveaux.
Le spectacle commence donc toujours avec le Temps des Cathédrales qui fait toujours son effet puis le drame de Victor Hugo prend vie en chansons avec une belle interprétation de la plupart des acteurs-chanteurs. Hiba Tawaji (issue de the Voice) est sensuelle en Esmeralda et Angelo Del Vecchio interprète un Quasimodo impressionnant. En fait seul Martin Giroux déçoit en Phoebus avec un manque de charisme évident mais il n’est pas non plus arrangé par ce rôle trop lisse et si l’interprétation d’Alizée Lalande est impeccable dans le rôle de Fleur de Lys, sa voix est un peu trop proche d’Esmeralda pour donner vraiment une personnalité unique.
Du côté des chansons, forcément on connait toujours Belle qui donne bien des frissons en live, tout comme Vivre. Et si certaines sont magnifiques ou bénéficient d’une mise en scène bluffante (les cloches), d’autres font parfois sourire par la naïveté de leurs paroles dignes de « vivre dans un donjon de Gad Elmaleh» (oui, un chanson où on dit « vous êtes un méchant» , on a juste envie de dire « c’est pas très gentil» ). On notera aussi finalement une certaine actualité dans les thèmes abordés par le spectacle avec cette question d’immigrés qui demandent l’asile et se font refouler, Esmeralda en devenant la martyre et Quasimodo le représentant d’un peuple défiguré, comme quoi rien n’a changé depuis la sortie du livre il y a près de 2 siècles. Cela contribue d’ailleurs bien à nous faire apprécier ce spectacle musical qui, malgré ses défauts, reste prenant et impressionnant ! Nous avons donc jusqu’au 8 janvier pour en profiter sur Paris avant que la troupe ne parte en tournée toute l’année en France.