Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Vicky » de Denis Imbert.
« Plutôt crever que de fêter mes trente ans ici »
A presque 30 ans, Victoire la petite dernière de la célèbre famille Bonhomme, l'éternelle enfant sage de la tribu, décide enfin de s'émanciper en découvrant l'alcool, le sexe, et... sa voix. Grâce à Banjo, un chanteur de bar et d'Elvis, elle va réussir à prendre son envol en chantant l'amour avec pudeur et le sexe sans tabou, et entraîne sa mère avec elle au grand dam de son père et de son frère.
« C’est l’enfer d’être connu quand t’as envie de crever. Des fois je me dis que tu as de la chance de n’être personne »
Dans la famille Bedos, on connaissait déjà le père, Guy, comédien et humoriste. On connaissait aussi le fils, Nicolas, auteur et personnalité médiatique controversée. Voici donc la fille, Victoria. Jeune trentenaire mais déjà près d’une décennie à rouler sa bosse comme auteure de roman et de chroniques pour la presse. Et puis surtout, un immense succès à son actif : le scénario de « La famille Bélier », énorme carton au box-office de l’année 2014. Enchainant les projets (musique, télé), cette dernière fait ses premiers pas au cinéma avec « Vicky », comédie dont elle signe le scénario en plus d’en tenir la vedette. L’histoire d’une jeune femme en quête d’émancipation, bien décidée après une série d’échecs personnels à enfin s’assumer et à reprendre sa vie main. Une affirmation de soi qui passera une nouvelle fois par la musique et le chant.
« J’ai pas un cœur de pierre. Tu sens comme il bat ? »
En cela, « Vicky » semble être une relecture plus urbain et surtout plus girly de « La famille Bélier ». Surtout, il semble y avoir dans ce film quelque chose de cathartique, à défaut de véritablement autobiographique. Une espèce de volonté d’exister en s’affranchissant (un peu) de l’aura et du poids des égos de ses illustres parents, que l’on devine sans mal sous le fard satirique de ce grand homme de théâtre et de ce chroniqueur mondain, à la fois égocentrique, queutard et névrosé. Si on s’amuse un peu de ce portrait acide et peu flatteur de la famille Bedos, il y a quelque chose dans cette chronique d’un népotisme ordinaire qui ne prend pas. A commencer par l’absence gênante de recul de la scénariste sur le microcosme privilégié au sein duquel elle vit. Avec la plus grande normalité, elle nous décrit donc le grand appartement de l’ile Saint-Louis, les soirées à écumer les bars et le monde du showbiz où chercher du travail revient à se faire coopter dans les médias. Le comble de la gêne étant sans doute cette scène où l’héroïne brûle 4 000 euros en frais de taxi pour forcer son frère à lui offrir un scooter et trouve ça très drôle. L’enjeu dramatique du film se retrouvant dès lors limité à des caprices de petite fille riche. Le film souffre également d’un scénario inégal, marqué par une baisse de régime dans son dernier tiers, qui lui fait perdre ainsi un peu le tempo de la comédie. Ode plus véritablement nombriliste que féministe, on retiendra de ce « Vicky » deux ou trois scènes plutôt rigolotes, les chansons plutôt accrocheuses de Vicky Banjo ainsi que la discrète mais réjouissante prestation de la précieuse Chantal Lauby.
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Le DVD : Le film est proposé en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également proposés. Côté bonus, le film est accompagné de scènes coupées et de bande-annonce.
Edité par Gaumont, « Vicky » est disponible en DVD depuis le 1er décembre 2016.
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