Synopsis : " Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l'espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d'experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l'énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l'humanité se retrouve bientôt au bord d'une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n'ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain... "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te demande : " Alors ? "
VOIR VOS HORAIRES / RÉSERVER VOTRE PLACEQuelle originalité ! Des extra-terrestres qui débarquent sur Terre. Depuis l'été dernier et le retour des aliens d' Independence Day, on se pose toujours la question de savoir ce qu'ils viennent faire ? Quel est leur but ? Quelles sont leurs motivations ? L'originalité de Denis Villeneuve (réalisateur des prenants Sicario et Prisoners et de l'entêtant Enemy) réside dans le fait d'utiliser comme point de vue principal de son récit, celui d'une linguiste. Amy Adams doit établir ce Premier Contact : comprendre l'autre et se faire comprendre. Dans le but de savoir, connaître et découvrir en toute quiétude.
Bien plus qu'un film de science-fiction, l'histoire (adaptée de la nouvelle de Ted Chiang, Story of Your Life) est celle d'une communication. Celle qui s'établit entre les êtres pour entrer en contact, nouer des liens, se comprendre et se faire comprendre. Le film pose la question du sens donné aux mots. Comment peut être interprété le terme " arme " ? En laissant le temps d'établir la parole et le contact, le film prend le contre-pied de l'immédiateté de nos sociétés. Celles des médias et réseaux sociaux où tout va tellement vite. Critique subtile des chaines d'informations en continu qui livre des nouvelles prémâchées sans le recul nécessaire, plongeant l'homme dans ses plus bas instincts. Mais Premier Contact est aussi une histoire sur le temps. Le passé, le présent et l'avenir s'entremêlent pour dire que si tout semble écrit, tout peut évoluer, tout peut changer.
Denis Villeneuve replace aussi l'homme au centre de l'univers et ses aliens (s'ils sont très éloignés de nous) n'en sont pas moins des êtres à la recherche d'une compréhension par les humains. Le premier mot qu'il leur est montré. Le jeu tout en subtilité et naturel d' Amy Adams fait des merveilles. Elle réussit à nous embarquer dans ses éclairs de mémoire, ses bribes du temps qui passent dans son esprit. Quant à Jeremy Renner, il est drôle en scientifique qui ira jusqu'au bout. Les effets visuels sont réussis : le choix de la représentation des aliens, des vaisseaux spatiaux à la forme étrange, mais parfaitement réfléchi et sensé. Le jeu sur les lumières et la direction de la photographie n'est pas en reste. Des lumières froides et bleutées pour le monde actuel régi par la peur, face à la chaleur des bribes de mémoire ensoleillées. Le tout renforcé par l'introduction musicale de Max Richter et la musique enveloppante, prenante, stressante de Jóhann Jóhannsson.
Fable puissante sur l'amour et la vie, sur la rencontre et la recherche de la paix, Premier Contact est surtout un film humaniste où toute la poésie du roman est retranscrite avec sensibilité par Denis Villeneuve. Le dernier des grands chocs de 2016. Un classique instantané.