Green Room

Green Room
Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent en backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…
Green Room – 27 Avril 2016 – Réalisé par Jérémy Saulnier
J'ai découvert le cinéaste Jérémy Saulnier lors du festival international du film indépendant de Bordeaux en 2014 avec son second long-métrage « Blue Ruin ». Un film de vengeance mou du genou et au final bien trop consensuel pour convaincre, mais le réalisateur avait quand même su me séduire sur certains points, notamment grâce à sa réalisation et à un sens de l'esthétique particulièrement aiguisé. C'est ainsi que je me suis lancé dans le visionnage de « Green Room », avec le folle espoir d'enfin apprécier son travail …
The Ain't Rights est un groupe de punk rock qui est sur le retour après une tournée globalement mauvaise. Ils acceptent un dernier concert au fin fond de l'Amérique profonde, dans l'Oregon. Un club tenu par des skinheads à la l'agressivité latente qui ont le verbe haut et la menace facile. Alors qu'ils sont sur scène et que l'ambiance est électrique, une personne se fait tuer en loge. Une surprise dont le groupe se passerait lors de leur retour en backstage. Très vite tout ça dégénère en une bataille rangée sanglante. Le groupe est tenu à l'écart sur les lieux du crime, pendant que le patron met ces troupes en ordre de bataille, car hors de question qu'il y est un seul témoin. Alors que le groupe ne souhaite que voir la police pour signaler le meurtre, le patron du club quant à lui ne désire que les voir morts, déclenchant une réaction en chaîne des plus désastreuse …
Après l'horreur et le revenge-movie, Jérémy Saulnier revient avec une troisième revisite, celui du survival ! Si je n'ai pas vu son premier film, on retrouve se cadre de l’Amérique rurale que l'on peut voir dans « Blue Ruin » et cet amour assez viscéral des gens en marge de la société. De ce point de vue la, on peut dire qu'il continue d'explorer les mêmes thématiques et surtout qu'il y a de la cohérence d'une œuvre à l'autre. Bref si de ce coté là, on ne peut pas lui enlever les intentions, de l'autre, Saulnier écrit une intrigue qui ne sort pas des sentiers battus et qui se révèle extrêmement pauvre en surprise. Du début à la fin, c'est laborieux et que cela soit lors de la mise en place qui n'en finit ou des que le groupe se trouve coincer dans la boite des skin-head, c'est plat. Là ou on s'attend à ce que le réalisateur joue avec l'espace, avec la sensation d’étouffement, à créer une ambiance d'effroi, il ne marche que par accoue, le groupe sort de la pièce/ un mort, le groupe rentre à nouveau dans la pièce, le groupe sort de la pièce à nouveau/ un mort ….
C'est mal rythmé, monté et c'est d'un point de vue esthétique assez moche, qui parachève un film au final sans saveur que l'on voit arriver une bonne heure avant la fin. Toutefois Saulnier sait s'entourer et trouve ainsi un casting solide ( a défaut d'avoir des personnages bien écrit) ou quelques noms sont susceptible de vous surprendre. Il y a donc Anton Yelchin dans l'un de ces derniers rôles. Une composition toute en subtilité, ou l'on ressent toute la fragilité de cet acteur. C'est ce qui donne se ce contraste à l'écran, entre l'horreur de la situation et le gabarit plutôt frêle de l'interprète. Puis il y a Imogen Poots, Alia Shawkat, Joe Cole, Callum Turner et l'un des habitués de Saulnier, Macon Blair ! Mais celui qui m'a fait tenir une heure trente devant c'est Patrick Stewart. Le sympathique professeur Xavier incarne un skin-head neo-nazi vraiment flippant et c'est le seul personnage réussit ! Chaque apparition ou dialogue glace le sang et dans la façon même qu'a le réalisateur de le filmer, on sent un changement, une envie d'iconiser le personnage et de le rendre mémorable. 
C'est la dernière fois que je regarde l'un de ces films.

Green Room

POSTER DE HARIJS GRUNDMANIS