Au commencement… (Séries) Pitch

Par Cliffhanger @cliffhangertwit

La nouvelle série de Dan Fogelman ( Galavant, This is Us) et Rick Singer ( Younger) faisait déjà le buzz bien avant que FOX ne commande la première saison. Le pilote, écrit par Fogelman et Singer et réalisé par Paris Barclay ( Sons of Anarchy, Glee) se vendait comme l'un des meilleurs scripts de la rentrée 2016 et le casting de Kylie Bunburry, aperçue dans le Toutankhamon de l'année dernière, faisait d'ores et déjà couler beaucoup d'encre. L'histoire de Ginny Baker, première femme à rejoindre les grandes ligues du baseball américain avait en effet tous les ingrédients pour faire un carton comme les aiment les producteurs de télévision : un script solide, une héroïne attachante et un fond de fait divers contemporains des plus pertinents en ces temps politiques difficiles. La série est-elle donc à la hauteur des attentes de ces messieurs-dames en costumes bien coupés ? Oui et non pour être franc, car si le pilote est indéniablement fantastique, le reste de la série retombe dans une structure protocolaire classique, qui marche comme sur des roulettes mais sans la dimension épique et quasi révolutionnaire qu'on nous avait promise.

Ginny Baker ( Bunbury) porte un lourd poids sur ses larges épaules : elle est la première femme de l'histoire à quitter les petites ligues pour les grandes, et alors qu'elle s'apprête à jouer son premier match avec sa nouvelle équipe, les San Diego Padres, elle doit faire face à une foule de petites filles de tous âges portant des pancartes qui lisent : " I'm next " (" je suis la suivante " ou, pour faire moins mot-à-mot, " après toi, c'est mon tour "). Grosse pression donc, à laquelle la jeune femme de vingt-trois ans doit faire face, sans compter le sexisme virulent qui fait rage parmi les Padres, pas franchement ravis de voir une fille s'immiscer dans leurs rangs. Mike Lawson ( Mark-Paul Gosselaar, ex- Zach Morris de Sauvés par le Gong) est plutôt sceptique quant aux capacités de la nouvelle recrue, mais Blip Sanders ( Mo McRae), l'étoile montante de l'équipe et vieux copain de Ginny est aux anges. Le coach Al Luongo ( Dan Lauria) craint qu'une fille ne vienne distraire ses joueurs adorés tandis que l'agent de la fille en question, Amelia ( Ali Larter) est bien décidée à faire de sa cliente une superstar. Tout ce petit monde attend donc de voir ce que Ginny vaut sur le terrain et la jeune femme va devoir prouver qu'elle mérite son titre de pionnière du sport tout en essayant de convaincre ses coéquipiers de lui laisser une chance.

Pitch part sur de bonnes bases, mais passé le pilote, on s'éloigne de l'histoire du plus faible qui triomphe de tous les obstacles pour glisser vers le mélodrame traditionnel sur fond de baseball. Si Friday Night Lights, l'autre référence en terme de série sur le sport avait réussi à transcender son sujet et à transformer une banale histoire de football en chronique des maux d'adolescence, Pitch reste quelque peu sur la touche. D'abord parce que le personnage de Ginny manque de motivation (on comprend bien ce que les autres attendent d'elle mais on est moins clair sur ce qu'elle attend d'elle-même) et que malgré ses circonstances exceptionnelles, nombre de ses réactions sont tristement puériles. Reste à espérer que la série saura se prendre en main et se donner les moyens de grandir et de mûrir, ce dont elle a, à l'image de son héroïne, amplement besoin.

Crédits: Fox