Rogue One (2016) de Gareth Edwards

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Voici donc le premier film de ce qui fera la Nébuleuse (!) autour de l'univers Star Wars. À l'instar des univers Marvel et consorts la firme Disney (qui a racheté les droits de la saga rappelons-le) a bien l'intention d'explorer à fond l'univers Star Wars et multipliant les spin-off plus ou moins liés à la saga originelle de George Lucas. Donc "Rogue One" n'est pas directement soumis à Star Wars dans le sens où ce n'est pas Star Wars 8. Un an après "Star Wars VII : le Réveil de la Force" (2015) de J.J. Abrams l'association Disney-LucasFilms sort "Rogue One" comme le 1er film de la série "a Star Wars story" (nuance à la Phase et 3 de char Marvel). "Rogue One" est à la fois un prequel et un spin-off puisque l'histoire se situe chronologiquement entre "La Revanche des Siths - Star Wars III" (2005) et "La Guerre des Étoiles - un Nouvel Espoir" (1977) tous deux signés du créateur George Lucas. En effet "Rogue One" (qui fait référence à l'escadron Rogue qui sera créée par et avec le survivants de la mission suicide) raconte le vol des plans de l'Étoile de la Mort, ces mêmes plans qui permettront à l'Alliance de détruire l'Étoile dans "La Guerre des Étoiles - un Nouvel Espoir".

Bref avec ce film Disney lance une nouvelle phase et avec de nouvelles équipes. Aux commandes a été choisit Gareth Edwards qui signe là son 3ème long métrage après le très bon "Monsters" (2010) et "Godzilla" (2014). Il dirige ainsi le scénario écrit par un duo inédit, un choix qui pourrait s'avérer audacieux avec Chris Weitz et Tony Gilroy. Le premier est connu pour être le réalisateur-scénariste de "American Pie" (1999) et "À la croisée des mondes : la Boussole d'or" (2007) tandis que Tony Gilroy est le scénariste de la franchise Jason Bourne jusqu'à ce qu'il réalise lui-même "Jason Bourne : l'Héritage" (2012). Le lien entre "Rogue One" et Star Wars oblige évidemment aux multiples références et notamment à la présence de plusieurs personnages de la trilogie originelle, de R2-D2 (dont l'interprète historique Kenny Baker est décédé cet été !) à la Princesse Leïa en passant par Dark Vador. Pour l'anecdote l'un des seuls acteurs présents dans la première trilogie (1977-1981) est Warwick Davis qui passe du ewok à Bistan. Le premier soucis reste le temps qui passe, car si la technologie est fait des avancées dantesques revoir Leïa et le gouverneur Tarkin peut faire loucher. Les effets spéciaux sont inouïs mais quand on a connu ces personnages en chair et en os le visuel est tout de même embêtant.

Pour le reste du casting on reconnaitra les monstres Mads Mikkelsen et Forrest Withaker, l'excellent Ben Menselhom dans le rôle du méchant Orson Krennic, la star chinoise Donnie Yen (la trilogie "Ip Man" en 2008-2010-2016 de Wilson Yip c'est lui) qui est sans doute le personnage le plus intéressant mais qui n'est malheureusement pas franchement assumé, et surtout la jolie Felicity Jones dans le rôle principal après l'avoir vu récemment dans "Inferno" (016) de Ron Howard. Dès les premières minutes on est soulagé que la production semble insister sur le fait qu'il faut garder le style des premiers films et oubliés le trop numérique des derniers signés Lucas. Avec "Star Wars VII" l'année dernière il y avait déjà cette volonté. Bon point. Ensuite afin de se démarquer de la série (qui offrira un n°8 officiel bientôt) "Rogue One" est le premier à ne pas avoir droit à sa bande filante du début avec son texte d'entrée enveloppé par la musique mythique de John Williams. Ce dernier n'est pas de l'aventure cette fois-ci laissant la place à Michael Giacchino qui reprend la partition avec maestria, un compositeur qui signera une grosse année avec "Zootopie", "Star Trek : Extrême limite" et "Docteur Strange". Cette fois le film est clairement un film de guerre comme les classiques du sous-genre mission suicide. La production a annoncé vouloir notamment s'inspirer de film comme "Il faut sauver le soldat Ryan" (1998) de Steven Spielberg et "La Chute du Faucon Noir" (2002) de Ridley Scott mais c'est évidemment vu de très très très loin car n'oublions pas que, malheureusement, Disney est derrière et que les films d'aujourd'hui n'auront jamais le degré de violence nécessaire à une telle guerre. Il ne faut pas trop heurter la poule aux oeufs d'or, c'est à dire le public familial.

Un petit bémol pour l'humour, trop timoré et trop classique surtout mené par des répliques sans saveurs et banals qui reposent souvent sur le droïde K-2SO. Par contre le casting est parfait, les personnages s'intègrent idéalement dans l'univers Star Wars avec le plus important, un scénario judicieux qui fait le lien entre les épisodes III et IV tout en trouvant son autonomie. Pas de râtage à la Jar Jar Bink, pas d'amourette parasitant ce qui est bel et bien prévu comme un film de guerre, des caméos sympas, et une photographie sublime en prime. Dans la veine de "Le Réveil de la Force" (2015) ce film est un successeur réussit qui tient pratiquement toutes ses promesses. Un peu moyen de sauce Disney, plus d'audace et on pourrait aller plus haut.

Note :