Synopsis : " Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d'individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l'impossible au péril de leur vie. Ils n'avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l'Étoile de la Mort, l'arme de destruction ultime de l'Empire. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te demande : " Alors ? "
Alors, comme vous le savez déjà tous et toutes, Rogue One est le nouveau film appartenant à la licence Star Wars. Un film qui n'intègre pas la nouvelle trilogie amorcée par Star Wars : The Force Awakens, mais qui fait office de prologue à l'épisode IV : A New Hope. Rogue One est un projet dont toutes les intentions sont bonnes et louables. Illustrer au travers d'un film qui reprend davantage au genre du film guerre et à celui du space opera tel qu'on pourrait l'entendre, l'héroïsme d'une escouade qui a permis à l'alliance d'amorcer les évènements de l'épisode IV, est l'idée de base de ce film. Excellente idée permettant de créer et d'étendre l'univers Star Wars au cinéma, sans se reposer sur des personnages, planètes ou encore conflits connus du public. Cependant, pour pouvoir faire le liant entre ce film et Star Wars : A New Hope, il faut faire appel à des personnages clés du film, notamment du côté de l'Empire. Et ce Rogue One, donne la fâcheuse impression que ce sont les apparitions et utilisations de ces derniers qui ont été d'avantages travaillés et étudiées (sans pour autant être bonnes), aux dépens des nouveaux personnages.
Quel dommage que d'avoir un film sombre, de par son arc narratif principal développé autour de la redéfinition du terme héroïsme, mais dont aucune empathie envers les personnages n'arrive à émerger. Le montage (assez étrange...) et la narration du film en deux temps (contextualisation puis bataille finale, deux rythmes, deux façons de faire) tentent d'expliquer et développer un maximum de choses en un minimum de temps. Les conflits, la Rébellion, l'Empire, la Force qui a également son importance (élément par ailleurs utilisé de belle manière et qui justifie pour les détracteurs la façon dont Rey peut posséder cette force), mais surtout : les personnages (Rebelles et Empire) principaux et secondaires, ainsi que leurs histoires respectives... Difficile d'introduire, contextualiser leurs histoires respectives et créer une empathie pour chacun des membres de l'escadron avant qu'ils ne se mettent en marche. Difficile, voire impossible, de faire tant de choses, pour tant de personnages, en l'espace d'une heure et demie de temps. En résulte un film spectaculaire, un divertissement de bonne facture, mais aux personnages fades et insipides envers lesquels on ne s'attache pas ou que très (trop) peu.
Rogue One a quelque chose de beau et tragique dans son traitement du terme héroïsme encore une fois, mais fondamentalement Star Wars : The Force Awakens s'avérait être beaucoup plus sombre. Rappelez-vous cette scène de destruction massive usant comme point de vue principal, celui de l'être humain, de l'ordre de l'éperdument petit face à cette démesurément immense arme de destruction. Finalement, c'est ce qu'il y a de beau et permet à ce Rogue One d'être une œuvre cinématographique correcte. D'être le premier film Star Wars qui n'est pas un film Star Wars dans les grandes lignes. Merci Gareth Edwards pour ça. Le cinéaste offre une approche différente de celles des autres films estampillés Star Wars. Une réalisation terre-à-terre, très proche des personnages avec une omniprésence du mouvement. Caméra tremblotante au poing, loin des travellings, panoramiques aériens et plan-séquences (numériques) flottants de J.J. Abrams. Le spectateur intègre l'escadron et part affronter l'immensité de la flotte impériale et ses machineries imposantes. La monstruosité et la grandeur de la machinerie de l'Empire, face à la petitesse d'un escadron rebelle armé essentiellement de son courage et de son héroïsme. La patte artistique tant reconnaissable de Gareth Edwards décuple la force du propos sur l'héroïsme et permet au film de s'offrir une bataille finale aussi palpitante qu'impressionnante.
Des acteurs qui cabotinent et peinent à convaincre; un scénario qui réussi pleinement sa transition vers Star Wars : A New Hope, mais n'arrive à développer un quelconque attachement envers son escouade; une première partie réduite par le montage et la narration, à une simple et punitive constitution de l'escouade pour la mission Rogue One; mais en résulte tout de même une mission Rogue One qui illustre à merveille la définition du terme héroïsme. Une exploitation parfaite des proportions et le jeu sur les échelles dont fait usage la mise en scène de Gareth Edwards, permettent à cette bataille d'être véritablement impressionnante. La bande originale composée par Michael Giacchino en l'espace de 5 semaines insuffle également un souffle épique à cette séquence, même si... elle ne convainc pas totalement.