[CRITIQUE] – Insaisissables 2 (2016)

Par Pulpmovies @Pulpmovies

par : Jon M. Chu

Avec : Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson…

Sortie : 27 Juillet 2016

Durée : 1h56min

Distributeur : SND

3D : Oui – Non

Synopsis :

Un an après avoir surpassé le FBI et acquis l’admiration du grand public grâce à leurs tours exceptionnels, les 4 Cavaliers reviennent !
Pour leur retour sur le devant de la scène, ils vont dénoncer les méthodes peu orthodoxes d’un magnat de la technologie à la tête d’une vaste organisation criminelle.
Ils ignorent que cet homme d’affaires, Walter Marbry, a une longueur d’avance sur eux, et les conduit dans un piège : il veut que les magiciens braquent l’un des systèmes informatiques les plus sécurisés du monde. Pour sortir de ce chantage et déjouer les plans de ce syndicat du crime, ils vont devoir élaborer le braquage le plus spectaculaire jamais conçu.

4/5

Étant donné que le premier opus nous a déçu, on a failli passer à côté de cette petite perle. Mais notre addiction au cinéma nous a poussé à aller le voir et nous sommes sortis de la salle émerveillés et satisfaits.

Comme beaucoup de gens, il est difficile de se concentrer pendant un peu plus de 2 heures sur une histoire, Insaisissables 2 nous a pourtant emporté. Honnêtement, comparé au premier opus, le film vaut vraiment le coup ! Le scénario est plus complexe et haletant. Chaque personnage a une double identité qu’on découvre tout au long du film. Un divertissement grand spectacle comme on les aime !

LES SECRETS DE L’HISTOIRE ENFIN RÉVÉLÉS

Comme convenue et surtout attendue, l’histoire surfe toujours sur 4 cavaliers-magiciens-espions pour vaincre l’injustice du monde. On sent encore une influence et une référence nette à la superbe trilogie Ocean de Soderbergh. C’est en cela que le scénario est très bien ficelé. Le concept reste identique en mêlant donc 4 inventions géniales de l’être humain : la prestidigitation, le cinéma, la science, et la technologie.

Les effets spéciaux du cinéma mêlés à ceux de la prestidigitation (communément appelée : la magie), illustrent un parfait mélange visuel et esthétique. On comprend bien que des scénaristes hollywoodiens et de haut niveau sont les petits stylos essentiels derrière ce projet grandiose. Et oui, nous les Frenchies en général, c’est pile poil ce qu’on aime chez les Ricains !

Comme dans le premier opus les « méchants » sont démasqués en recevant en pleine face la lumière brûlante et honteuse des projecteurs. Le symbole est si fort, que nous percevons une merveilleuse part de la philosophie du cinéma à travers ce long-métrage.

Ce n’est ni trop, ni pas assez manichéen : tout est dit. Les faiblesses et les forces de chacun des personnages sont bien mises en scène et crédibles.

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UN MÉLANGE DES GENRES QUI DÉPOTE SA RACE !

Depuis l’apothéose aux Oscars de Birdman d’Iñárritu en 2015, Hollywood continue de mélanger les genres pour évoluer et se réinventer. Insaisissables 2 a donc 4 niveaux de lecture : le thriller, le film d’action, la comédie, et le film d’espionnage.

Alors forcément nous, spectateurs exigeants, nous n’avons pas fini de nous régaler en regardant ce film. La complexité du scénario et le rythme rapide des scènes montrent qu’il s’agit d’un film qu’il faut analyser en plusieurs fois. Les retournements de situation fusent, et nous captivent sans répit. Ils sont peut-être un peu excessifs et trop nombreux mais le résultat est bluffant.

Mettons la technique, plutôt irréprochable de ce film, de côté. Il faut également qu’on vous parle du casting de folie que les créateurs ont choisi ! On retrouve quasiment tous les acteurs du premier opus. Notamment Woody Harrelson (Merritt McKinney) et Mark Ruffalo (Dylan Rhodes) qui restent toujours aussi pro. Hélas notre chère Isla Fisher (Henley) n’a pas pu signer ce deuxième contrat car elle  était enceinte. Et sa remplaçante : la sympathique et pétillante Lizzy Caplan (Tula), en a décidément gros sous le capot. C’est sans parler des éternels et mythiques Morgan Freeman (Thaddeus Bradley) et Michael Caine (Arthur Tressler), toujours aussi admirables. Pour couronner le tout, le « petit » nouveau de la bande n’est autre que Daniel Radcliffe ! Son rôle est surprenant, et son personnage est le fil rouge du film.

UNE MORALE TRÈS DÉLICATE A EXPRIMER DANS NOTRE ÉPOQUE ACTUELLE

Le nom du réalisateur, Jon M. Chu, nous était encore inconnu avant de regarder ce film. Et en voyant sa face, on se dit : encore un bobo prétentieux californien… Bah non, raté ! Du haut de ses 37 ans et de sa jeune carrière audiovisuelle (officiellement 9 années), nous avons affaire à un concentré de colère et d’engagement politique !

On saisit clairement à travers son image, sa direction des acteurs et ses plans, le travail titanesque qu’il a dû déployer pour ce projet. Aussi, nous pouvons affirmer qu’il faut avoir un sacré courage pour exprimer autant de tabous actuels, et en un bloc. Sa filmographie montre un artiste déjà très polyvalent. Mais le genre du film d’action a l’air de lui convenir comme un gant. D’origine chinoise, il nous montre ses racines en nous emmenant à Macao. Une ville méconnue, et pourtant la Mecque de la prestidigitation (d’après le scénario).

Voilà bien ce qui plaît le plus dans le cinéma : pouvoir voyager partout, sans devoir bouger de notre siège si confortable !

Du divertissement américain comme on en voit rarement, armé d’un humanisme incroyable et sans hypocrisie. Et cerise sur le gâteau, le réalisateur respecte tout de même fidèlement les codes majeurs d’Hollywood qu’on adore. Merci Jon M. Chu, on attend le troisième avec impatience !