En cette période de fêtes, quoi de mieux qu'un feel-good movie pour s'installer convenablement dans la magie de Noël ? Le premier film de Sophie Reine offre un vent chaleureux au cinéma, réussissant tout ce qu'un film récent comme " Demain tout commence " avait raté. La famille Patar risque de ne pas passer inaperçue !
Denis Patar est un père aimant mais débordé qui se débat seul avec l'éducation de ses filles, Janis 13 ans et Mercredi 9 ans, deux boulots et une bonne dose de système D. Un soir Denis oublie, une fois de trop, Mercredi à la sortie de l'école. Une enquêtrice sociale passe alors le quotidien de la famille Patar à la loupe et oblige Denis à un " stage de parentalité ". Désormais les Patar vont devoir rentrer dans le rang...Le film démarrant au son de " Modern Love " de David Bowie, chanson culte parmi tant d'autres de l'artiste et thème phare de films comme " Mauvais Sang " de Carax ou " Frances Ha " de Noah Baumbach, nous sommes tout de suite confronté à un moment d'émotion racontant avec simplicité la formation de notre famille héroïque. D'emblée, ce long-métrage instaure un clivage entre l'insouciance de nos personnages et la dureté de la réalité auquel ils devront faire face. Le scénario mêle habilement ces deux différents aspects pour tourmenter nos émotions sans jamais en faire ne serait-ce qu'un poil trop.
Traitant de sujets peu faciles à aborder frontalement (La mort, les Tocs, la vie en précarité...), le film trouve sa force dans la tendresse envers ses protagonistes, affrontant avec détachement et légèreté les malheurs de la vie. On pense à ces nombreux films indépendants américains cultes, énormément à " Little Miss Sunshine " et un peu au récent (et génial) " Captain Fantastic" , cela se sentant même dans la musique et l'esthétique " twee " du film. En parlant de musique, il est important de souligner le véritable culte apporté au mythique David Bowie, comme un magnifique hommage à l'artiste disparu en début d'année.
Gustave Kervern, en plus d'avoir réalisé l'une des meilleures productions françaises de l'année (" Saint-Amour" ), signe l'une des performances les plus touchantes de l'année. Rappelant Viggo Mortensen dans " Captain Fantastic" , cité plus haut, son rôle de papa marginal prêt à tout pour éduquer ses filles à sa façon bouleverse. Il forme avec Camille Cottin un duo parfait, très complémentaire, pour le besoin de ces deux filles perdues entre fantaisie et réalité, jouées par Héloïse Dugas et Fanie Zanini.
" Cigarettes et chocolat chaud " marque les premiers pas d'une réalisatrice talentueuse. Sophie Reine signe un film débordant d'énergies et de bonne humeur, ne manquant certainement pas de charme et de tendresse.
Victor Van De Kadsye