Sans aucun doute le plus beau film de viking du cinéma, un sous-genre du film d'aventure plutôt rare (voir dossier ICI et suite LA) qui apporte généralement son lot d'exotisme chevaleresque... Réalisé par Richard Fleisher excellent réalisateur qui retrouve ainsi son acteur Kirk Douglas qu'il avait déjà dirigé dans "20000 lieues sous les mers" (1954), "Les Vikings" est adapté du roman de Edison Marshall et scénarisé notamment par Calder Willigham qui a déjà oeuvré sur "les Sentiers de la Gloire" (1957) de Stanley Kubrick avec déjà Kirk Douglas ! En prime on doit la photographie à une légende dans son domaine, Jack Cardiff qui réalisera d'ailleurs un film de vikings plus tard, "Les Drakkars" (1964). Le reste du casting est tout aussi prestigieux avec le couple Tony Curtis- Janet Leigh (mariée en 1951 jusqu'en 1962, 6 films ensemble et parents de Jamie Lee Curtis) et le génial Ernest Borgnine. Pour continuer sur les rapports du casting, notons que l'entente fut si bonne entre eux que Kirk Douglas (producteur également) choisira Tony Curtis comme partenaire dans "Spartacus" (1960) de Stanley Kubrick et que Curtis retrouvera également Richard Fleisher pour l'excellent "L'Etrangleur de Boston" (1968).
L'intrigue repose sur une tragédie à la Shakespeare où comment les liens familiaux peuvent nous rattraper sans prendre gare à une époque bien définit idéale pour l'imagination du spectateur. La qualité de l'image en technicolor, les décors grandioses (magnifiques fjords vikings, drakkars copies conformes de ceux du musée d'Oslo) et les costumes ( sublimissime Janet Leigh !) crée une osmose parfaite avec le récit qui mêle aventure guerrière et virile à la tragédie familiale qui serait peu plausible si seulement les aléas de l'Histoire n'y avait pas déjà prouver le contraire. Le choix du casting est judicieux, se servant à judicieusement de la ressemblance physique entre Curtis et Borgnine, en portant aux nues la beauté de Janet Leigh alors au sommet. Il y a bien quelques anachronismes (tapisseries de Bayeux, choix de tourner au Fort La Latte) mais qui ne sont d'aucune importance tant le film offre une symbiose parfaite entre tous les paramètres.
La force du film est aussi de montrer une réelle violences notamment dans les sévices qu'on avait pas encore vu jusque là avec des mutilations qui ont ici une importance capitale dans l'histoire. Les scènes d'action mêle avec intelligence les émotions allant du lancer de hâches pour couper des nattes à une amputation en passant par le supplice des loups. Richard Fleisher signe là un des meilleurs films d'aventures historiques, un chef d'oeuvre marqué par le plus beau borgne du cinéma.