La fille de Brest, c’est Irène Frachon : pneumologue, mère de 4 enfants et surtout celle qui s’est battu corps et âmes avec toute une équipe pour faire éclater au grand jour le scandale du Médiator.Ce film dossier, hyper documenté, met à l’honneur les lanceurs d’alerte qui sont les véritables résistants et héros dans nos sociétés occidentales où les lobbys et les politiques verrouillent les contre-pouvoirs. Mais morale de l’histoire, nous ne vivons pas en dictature ; imposer la vérité à des pouvoirs forts est usant, mais possible. Et c’est le souffle d’espoir qu’apporte ce film dans une époque qui manque de modèles positifs. Cinématographiquement, ce thriller médico sociétal est porté par un montage et un découpage vif… même si au bout du compte le film est un peu long sur sa fin avec des relances scénaristiques pas toujours judicieuse, car redondantes. Ensuite, Emmanuel Bercot est une sacrée directrice d’acteur ; son duo Magimel – Knudsen donne de la profondeur à un récit qui avait tout pour virer au documentaire hyper didactique. La complexité du dossier Médiator est ici simplifiée pour être compréhensible de tous. Ensuite, Bercot fait du Bercot et c’est bien dommage ; plus épuré que dans « La tête haute », le film souffre tout de même de boursoufflures et de caricatures : les brestois bégaient pendant que les pros des labos Servier assurent ; les gentils sont gentils et les méchants jouent leur rôle ; le mari est discret et super dévoué ; les parisiens contre les provinciaux ; la bagnole de Frachon est ridicule tout comme le gros plan sur l’autocollant bigoudène ;…
Albert Einstein disait : « le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. ». Et cette lutte victorieuse du pot de terre contre le pot de fer est l’intérêt majeur du film.Sorti en 2016Ma note: 12/20