Nouveau long métrage d'animation du Studio Laïka auquel on doit "Coraline" (2009), "L'Étrange pouvoir de Norman" (2012) et "Les Boxtrolls" (2014). Cette fois c'est carrément le vice-président de Laïka, Travis Knight, qui dirige les opérations sur leur 4ème film qui mêle magie et origami. Tourné en stop motion le studio a également utilisé un système qui était déjà connu sur les films "King Kong" (1933) de Merian C. Cooper et "Godzilla" (1954) de Ishiro Honda. Des références par ailleurs très utiles au film comme la passion pour le Japon de Travis Knight.
L'histoire se déroule pendant la période Edo (17ème-18ème siècle), on y suit un garçon magicien qui peut faire vivre des feuilles de papier, de l'origami vivant en quelques sorte. Il part pour une quête en compagnie d'une femme singe et d'un scarabée géant. Visuellement sublime les techniciens de Laïka se sont inspirés des artistes japonais Katsushika Hokusaï (considéré comme le père du manga) et Kiyoshi Saïto. A la différence de leur précédents films "Kubo..." est doté d'une animation unique et singulière, stylée et stylisée qui donne une vraie originalité et une vraie personnalité au film. Il faut aussi insister sur le fait que les 400 techniciens qui ont travaillé sur le film ont effectivement créé des véritables prouesses origamiques avec entre autres un squelette de 5 mètres et une épave de 4 mètres qui a nécessité pas moins de 250000 feuilles Canson !
Techniquement impressionnant, esthétiquement magnifique et totalement dépaysant l'histoire est avant tout une histoire de filiation et de conte initiatique. Le plus gros défaut du film est un suspense complètement râté, le twist n'ayant aucun effet l'évidence même nous frappe quand apparait les compagnons de route de Kubo. Ces "rebondissements" sont trop maladroits pour nous surprendre. La fin est un peu cacophonique, on sent que trouver une fin ne fut sans doute pas aisé. Ces deux derniers points empêchent le film d'atteindre les plus hautes sphères des films d'animation. Néanmoins le merveilleux graphisme et la magie du récit font de "Kubo..." une surprise de taille et un des meilleurs films d'animation de l'année. Par la même Laïka signe là son plus beau film.
Note :