Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.
Rogue One : A Star Wars Story – 14 Décembre 2016 – Réalisé par Gareth Edwards
Lorsque j'ai écrit sur l'épisode 7, j'étais le premier sceptique car « Star Wars » avait fait son temps. Toutefois je l'avoue, j'ai eu tort, mais cela ne m’empêchait pas d’être circonspect devant la volonté de Disney d'exploiter l'univers de Lucas au delà de l'histoire inaugurée il y a plus de quarante ans, car j'avais peur d'une sortie de route un peu violente et de films sans réel intérêt quant à l'enrichissement de la mythologie Star Wars. Parce qu'un « Jar Jar Bings Origin » ou un « Droids Beginning » c'est juste pas possible et bien sur que je grossis le trait, car on est à l'abri de rien. Cependant il semblerait que l'héritage de Lucas soit entre de bonnes mains, n'en déplaisent à certains qui prennent Disney pour l'Antéchrist.
Chronologiquement le film se passe entre l'épisode 3 « La Revanche des Sith » et l'épisode 4 « A New Hope »
Jyn Erso est une enfant née dans un monde chaotique. La république n'est plus et l'Empire à la main mise sur la galaxie. Elle vit cachée avec sa mère et son père, un ancien ingénieur au service de l'ordre impérial sur une lointain planète, passant ainsi pour de simple fermier. Mais on n'échappe pas à l'Empire, car quand le directeur Krennic vient en personne chercher Galen le père pour finir de construire la dernière arme qu'il supervise. Obliger de fuir, Jyn voit sa mère mourir et son père repartir avec Krennic. Elle est alors recueillie par un certain Saw Guerrera qui va la prendre en charge pendant des années, avant de la laisser vivre. Près de quinze ans après avoir une dernière fois vu son père, elle se retrouve sur la route de l'alliance rebelle
qui la sort du convoi cellulaire ou elle se trouvait. Elle se retrouve ainsi sur Yavin IV au près de l'état -major des rebelles, notamment devant Mon Mothma , car elle peut les aider a rentrer en contact avec Saw Guerrera qui à un message de son père qu'un déserteur de l'Empire lui à fait parvenir. Malgré l'accueil peu chaleureux, elle s'attache à accomplir sa mission, mais ce qu'elle apprend sur Jedha est terrifiant, l'arme de l'empire se nomme « L’Étoile de la Mort » qui est capable de détruire des planètes. Il reste malgré tout un espoir, le père de Jyn a caché une faille dans la station qui si elle est attaquée peut entièrement détruire l'arme, mais pour ça, il faut prendre d'assaut une base de l'empire sur la planète Scarif pour voler les plans de l'Etoile de la Mort. Un espoir que Jyn embrasse …
"Poster par Rich Davies"
L'attente ne fut pas celle qui m'a pris pour l'épisode 7, l'excitation ne fut pas du tout la même, mais l'émotion fut au rendez vous et en cela, je considère « Rogue One : A Star Wars Story » comme un film réussi. Un bel en-cas en attendant l'épisode 8 qui se révèle consistant et qui à su dépasser toutes les déplaisantes choses qui se disait sur son dos. De l'annonce de la mise en chantier des spin-off en 2013 au début du tournage de Rogue One à l'été 2015, le film semblait être sur des bons rails. Gareth Edwards le réalisateur de Monster et du contesté «Godzilla » au manette du film, un casting avec une femme en lead et la promesse que cela soit un film de guerre ! Mais en Janvier 2016 on commence à parler de reshoot, puis quelques mois plus tard la presse parle que près de 40 % du film doit être refait.Mais si cela a pu jeter un froid sur l'attente des uns et des autres, je peux vous le dire en toute honnêteté, le film ne souffre à aucun moment de ça et n'a pas eu droit à un « Suicide Squad Effect »! Alors si vous êtes plus vigilant que moi, vous verrez qu'il y a des plans qui ne sont pas dans le film et qui étaient présents dans les BA, montrant même parfois des scènes qui n'existent plus en tant que telles, mais Gareth Edwards fait fi de ces modifications et arrive à livrer un film cohérent de bout en bout sans que l'on ne s'en aperçoive (Enfin presque), car cela ne change pas en substance les grandes lignes du film, dont celle de voler les plans de l’Étoile Noire.
Quoiqu'on en dise, le scénario du film est limpide et fait la liaison avec l'épisode 4 de la plus jouissive des manières. L'histoire est scindée en deux, dans l'une on découvre le personnage de Jyn Erso, son passé et sa place dans la rébellion, dans l'autre c'est la mise en œuvre d'une action visant à découvrir et à voler les plans de l'étoile noire. Le scénario fait clairement l'impasse sur le récit classique que l'on trouvait dans les films des deux trilogies, le sept y compris et cela donne ainsi un autre éclairage sur les événements qui se passe dans la galaxie. Dans la trilogie originale, on ne s'attarde pas sur les populations civiles, sur les ravages de l'Empire, alors que là avec un point de vue plus simple, plus humain, le film nous fait ressentir les horreurs de la guerre, les villes occupées, les populations oppressée, les crimes de guerres, les ravages du champs de bataille et les rapports humains éphémère qui peuvent se créer. Gareth Edwards évoque alors pêle-mêle des tas de thèmes. Il évoque le père de la bombe atomique, thématique cohérente qu'Edwards évoque à nouveau après « Godzilla » en 2014, le spectre des désastres nucléaires précédents, l'inaction des grandes puissances devant un péril imminent (l'immobilisme de l'ONU face au conflit Syrien), le totalitarisme, il pousse notre questionnement face au terrorisme assez loin pour une production de ce genre (Le personnage de Saw Gerrera) et enfin par le prisme de Jyn, il parle de faire des choix et de ne pas se cacher quelques soit le passé qui t'accompagne …
"Poster par John Hughes"
Un background qui nourrit le récit que nous conte Edwards et qui est le vecteur de l'émotion que l'on peut ressentir, notamment pendant dernier acte dantesque sur la planète Scarif. L'équipe se construit ainsi de façon fonctionnelle et opportuniste, c'est les combats et les causes qui réunissent tous ces personnages à l'écran qui ont en commun de ne pas aimer l'Empire. Et j'imagine qu'en temps de guerre, il n'en faut pas plus pour que des hommes de divers horizon s'unissent pour combattre l'oppresseur. Alors si l'intensité va crescendo, ce n'est pas pour autant exempt de défaut et c'est a peu près les mêmes que l'on avait pour son Godzilla, à savoir un rythme en dents de scie et « les personnages ». Passer l'introduction, le film se traîne et à du mal à trouver son allure de croisière, bloquer par l'envie de poser comme il se doit les fondations de l'intrigue et de proposer « le » grand spectacle que l'on attend. Si bien que pendant la première demi-heure on se demande clairement ou l'on va, de plus la majorité des personnages auraient demandé une écriture plus soignée et un background bien plus développer pour éviter qu'il ne soit pour certain que de simples personnages « faisant fonction » ! Hormis Jyn Erso qui à le mérite d'avoir la chance d’être un tant soi peu développée ou encore Cassian Andor dont on sent la complexité, mais pour le reste des personnages c'est le néant ! Ce qui est dommage, car ils auraient mérité plus que ça, Chirutt Imwe et Baze Malbus est un bon duo, Krennic un méchant d'un autre genre et Saw Gerrera ? Un personnage considéré comme un extrémiste par la rébellion en personne et au final ils sont tous sous exploités …Toutefois l'ensemble fonctionne à merveille, l'inéluctabilité de la conclusion qu'on sent peu à peu venir, couplé à l'osmose entre les membres du commando font que l'on s'attache malgré tout à eux, car leur cause est fédératrice et juste. Une émotion qui explose dans le dernier tiers, pendant l'une des plus grosses batailles que la saga est connus ou Gareth Edwards rappelle qu'il est un formidable technicien. Le film de guerre que l'on nous promettait gagne alors ces lettres de noblesses avec une démesure qui frôlerai presque l'indécence. Près de quarante minutes qui condense tout le savoir faire de Edwards et des gens qui l'entourent, de la gestion de la caméra portée en passant par ce jeu astucieux entre les échelles qui nous ramènent constamment à notre condition d'humain, jusqu'au travail de Greig Fraser, ce chef op qui a officié sur Zero Dark Thirty et qui nous transporte à nouveau en pleine zone de guerre ; en passant par l'admirable direction artistique qui à su nous amener ailleurs tout en respectant le travail des films précédents. Quant à la bande originale de Michael Giacchino, elle se révèle à la hauteur et possède 2/3 morceaux marquant.
Le casting est dans son ensemble fabuleux malgré une écriture largement perfectible. Bon ça me fait mal, car je voulais croire en Felicity Jones, mais elle ne m'a pas totalement convaincu. C'est certainement du en parti à son personnage, j'ai trouvé qu'elle manquait de nuance et qu'elle surjouée la badass-attitude à mort. Cependant ça marche par moment, on y croit et on à envie de la suivre, d’être a notre tour « un rebelle ». Diego Luna joue le capitaine Cassian Andor. C'est le personnage le plus ambiguë que l'alliance rebelle nous est donnée, soldat avant tout, il sait ce qu'est de se sacrifier pour une cause et cela même si ce n'est pas forcément moral. Tout en retenue Diego Luna casse l'armure de Cassian pour une rédemption salvatrice. Ben Mendelsohn dans le rôle de Krennic déçoit un peu aussi, car ce n'est pas un « vrai » méchant, c'est plus un officier qui perd le contrôle de son monde et qui essaye de faire ce qu'il faut pour le garder intact. Malgré tout l'acteur en impose sa présence à l'écran est indéniable. Un peu comme les excellents Mads Mikkelsen et Forest Whitaker qui n'ont pas besoin de beaucoup d'apparitions pour composer des personnages mémorables, le premier avec Galen Erso et le second avec Saw Gerrera. Mais les bonnes surprises viennent des seconds rôles, du fraîchement rebelle Bodhi Rook joué par le talentueux Riz Ahmed, l'excellent tandem Baze/Chirrut que Jiang Wen et Donnie Yen rendent le plus attachant aux yeux du public et enfin Alan Tudyk qui prête sa voix au cynique mais attachant K-2SO … En attendant l'épisode 8, délectez vous du film de guerre Rogue One
Poster par Jeremy Pailler
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