Alors que 2016 nous ferme ses portes, la rédaction du Cinéphile Anonyme s’est rendue compte que cette année de cinéma s’est révélée plutôt satisfaisante, à tel point qu’il a été difficile de ne choisir que dix films pour la représenter. Entre des débats intérieurs dignes de Gollum et le sacrifice inévitable de certaines oeuvres, notre équipe a risqué sa santé mentale pour constituer ce top regroupant les meilleurs films de l’année.
Top 10 de l’année 2016
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Les Huit Salopards, de Quentin Tarantino
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La Tortue Rouge, de Michael Dudok de Wit
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Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
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Carol, de Todd Haynes
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The Revenant, de Alejandro González Iñárritu
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Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
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Steve Jobs, de Danny Boyle
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Tu ne tueras point, de Mel Gibson
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Captain Fantastic, de Matt Ross
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Kubo et l’Armure Magique, de Travis Knight
Le Cinéphile Alchimiste
- Mademoiselle, de Park Chan-Wook
- Les Huit Salopards, de Quentin Tarantino
- Tu ne tueras point, de Mel Gibson
- Poesia Sin Fin, de Alejandro Jodorowsky
- Elle, de Paul Verhoeven
- The Nice Guys, de Shane Black
- Jodorowsky’s Dune, de Frank Pavich
- Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-Ho
- Captain Fantastic, de Matt Ross
- The Mermaid, de Stephen Chow
Entre révélations, déceptions et retours en grâce inespérés, cette année cinéma fut aussi éclectique qu’insensée à bien des niveaux. Une année à la fois en demi-teinte et imprévisiblement jouissive, à contrario d’une année 2015 où beaucoup de films avaient su s’élever à la hauteur de leurs attentes, certains d’entre eux ayant même confirmé leur statut de « classique » depuis. Après certaines déceptions amères et autres déboires, il aura donc fallu se tourner vers ceux que l’on n’attendait pas, ou mieux, ceux que l’on n’attendait plus. 2016 aura donc été une année de la surprise, autant de la part de cinéastes confirmés qui ont su réinventer leur style que de nouveaux talents à l’énergie galvanisante. Et comme ultime récompense, 2016 ne pouvait rien nous offrir de plus beau que la revanche de quelques génies que l’on avait eu tort d’enterrer trop tôt. Car après tout, une année marquant le retour magistral de Paul Verhoeven, Mel Gibson ou encore Shane Black peut-elle être réellement décevante ?
Le Cinéphile Binoclard
- Snowden, de Oliver Stone
- Anomalisa, de Charlie Kaufman et Duke Johnson
- Midnight Special, de Jeff Nichols
- Premier contact, de Denis Villeneuve
- Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
- Kubo et l’Armure Magique, de Travis Knight
- Avé Cesar !, de Joel et Ethan Coen
- Money Monster, de Jodie Foster
- Captain America : Civil War, de Anthony et Joe Russo
- The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn
2016 partait avec de belles promesses, mais difficile de passer après 2015 et ses Mad Max : Fury Road, Le Pont des Espions, ou encore Le Réveil de La Force. Par conséquent, c’est une année sans réel moment de grâce, qui peut paraître un poil plus terne que la précédente. Cependant, vous l’avez vu, il y a bien dix films qui sont sortis du lot, et je ne compte pas bousculer le consensus critique avec une telle liste. Ainsi, vous retrouvez Snowden à la tête de ce classement, qui m’a séduit pour son montage, sa précision et sa mise en image par le maître Oliver Stone. Dans un autre style mais tout autant engagé, on retrouve Zootopie, dans lequel Disney est plus en forme que jamais avec une animation irréprochable au service d’un propos sur la tolérance, totalement d’actualité. Deux autres films d’animations m’ont séduit cette année, Kubo et sa poésie envoûtante, et Anomalisa et son atmosphère délicieusement dépressive. Tout le monde ne sera pas content de l’apprendre, mais Captain America : Civil War figure au classement, pour avoir fourni le meilleur film de super-héros depuis un bon bout de temps, en ridiculisant au passage Batman V. Superman sorti quelques semaines plus tôt. Et ça fait du bien.
Pêle-mêle, Avé César, Midnight Special, Premier contact et Money Monster se sont révélés être de très bonnes surprises. On saluera dans l’ordre la finesse et la drôlerie des Coen, le travail somptueux des lumières de Jeff Nichols, le scénario ingénieux de Denis Villeneuve et la mise en scène ultra efficace de Jodie Foster. Enfin, The Neon Demon entre de justesse dans le classement avec un Winding Refn qui commence à tourner en rond, dans un film sauvé par sa forme plus que par son fond.
Le Cinéphile Cinévore
- Steve Jobs, de Danny Boyle
- La Tortue Rouge, de Michael Dudok de Wit
- Carol, de Todd Haynes
- Les Huit Salopards, de Quentin Tarantino
- The Nice Guys, de Shane Black
- Nocturama, de Bertrand Bonello
- Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-Ho
- Vaiana, la légende du bout du monde de Ron Clements et John Musker ex aequo Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
- Le BGG – Le Bon Gros Géant, de Steven Spielberg
- Rogue One – A Star Wars Story, de Gareth Edwards
Sur bien des aspects, 2016 a été une année en demi-teinte, et le cinéma n’y a pas échappé. De plus en plus représentatifs des limites d’un système de production touchant à sa mort programmée, aussi bien en France qu’à l’international, de nombreux films n’ont fait que mettre en avant les qualités qui en extirpent certains de la masse. A l’heure où l’industrie incite à une précipitation suicidaire, ce top est avant tout pour moi un condensé d’exigence dont tout le monde devrait s’inspirer ; l’exigence dans l’écriture magistrale d’Aaron Sorkin (Steve Jobs), de Quentin Tarantino (Les Huit Salopards) ou de Shane Black (The Nice Guys) mais aussi dans une mise en scène soignée magnifiant simplement une histoire (Carol, Nocturama, Dernier train pour Busan, Rogue One). Si 2016 a été une année de cynisme exacerbé, elle a aussi démontré un retour perpétuel aux mythes fondateurs et à leur transmission, ici défendus par les derniers bastions d’un premier degré érigé fièrement en étendard, du Bon Gros Géant à La Tortue Rouge. C’est d’ailleurs ce dernier, véritable bijou ramenant le septième art à sa force d’évocation la plus pure, qui confirme que 2016 aura été une année de l’animation, servie là encore par l’exigence de ses créateurs, désireux d’aller au-delà d’une portée que l’on réduit trop souvent pour les enfants, notamment avec Ma vie de courgette, Anomalisa ou Kubo, qui ont frôlé les portes de ce top. Mais à mes yeux, c’est Disney qui a frappé le plus fort en offrant coup sur coup Zootopie et Vaiana, métrages à la richesse technique et thématique incroyables, qui n’en ont jamais oublié l’un des rôles primordiaux du cinéma : nous faire rêver.
La Cinéphile Cynophile
- Les Huit Salopards, de Quentin Tarantino
- Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
- Rogue One – A Star Wars Story, de Gareth Edwards
- Les Animaux fantastiques, de David Yates
- Deadpool, de Tim Miller
- Captain Fantastic, de Matt Ross
- The Danish Girl, de Tom Hooper
- Kubo et l’Armure Magique, de Travis Knight
- Chocolat, de Roschdy Zem
- Demain tout commence, de Hugo Gélin
2016 a un peu été l’année des suites. Harry Potter, Star Wars et même X-Men ont eu droit à leurs sequels fantastiques. Mais c’est aussi avec plaisir qu’on a pu retrouver Quentin Tarantino sur les écrans, après son premier essai dans le genre du western en 2012 : le cinéaste devient maître dans cet art. En restant dans les films plus les attendus, Rogue One – A Star Wars Story et Les Animaux Fantastiques sont de parfaites petites perles, attendues par toute la génération 80/90. Notons que ces métrages nous ont permis de (re)découvrir de jeunes acteurs passionnants et passionnés, tels que Diego Luna, Felicity Jones, Ezra Miller ou encore Eddie Redmayne, ce dernier ayant fait toutes ses preuves depuis Danish Girl, dans lequel il joue le plus beau de ses rôles. Mention spéciale pour Omar Sy, qui signe en deux films, Chocolat et Demain tout commence, de superbes rôles qui le renforcent comme étant l’un des meilleurs acteurs français de sa génération. Les films d’animation ne sont pas en reste, puisque cette année sonne la sortie du génial Disney Zootopie, mais aussi de productions plus alternatives avec Kubo. Notons également que 2016 a été une année riche en expositions. Les Arts Ludiques ont proposé des présentations des studios Blue Sky, Pixar et Disney, avec de nombreux documents exclusifs. Sans oublier la Cinémathèque Française et son expo sur la “Machine Cinéma”. Que de belles choses pour les amoureux de septième art !
La Cinéphile Expansive
- Carol, de Todd Haynes
- La Jeune fille sans mains, de Sébastien Laudenbach
- Steve Jobs, de Danny Boyle
- La Tortue Rouge, de Michael Dudok de Wit
- Midnight Special, de Jeff Nichols
- Room, de Lenny Abrahamson
- 10 Cloverfield Lane, de Dan Trachtenberg
- Desierto, de Jonas Cuaron
- La Passion d’Augustine, de Léa Pool
- The Strangers, de Na Hong-jin
Alors que l’année 2015 se terminait en fanfare avec le retour d’un Star Wars à la fois rutilant et dissonant pour certaines personnes, nous entamions une année 2016 qui s’avèrera une année cinématographie dont l’espérance, le dépassement de soi et l’amour passionnel seront les maîtres mots d’une exaltante odyssée humaine à la puissance cathartique. Ce fut également la grande démonstration de la technique au service de l’artistique. Un sulfureux pouvoir artisanal au service de narrations fiévreuses et de personnages complexes. A l’instar de Steve Jobs, Les Huit salopards, The Revenant, Desierto et 10 Cloverfield Lane, le cadre et les codes disparaissent, se mélangent ou se renferment pour interagir avec le spectateur de manière viscérale. Ainsi, celui-ci en ressort éreinté face à ces coups de pinceaux dépeignant ces mondes tumultueux qui le sortent de sa zone de confort. Mention spéciale au monde de l’animation qui a su apporter sa patte de réflexion (Le Garçon et la bête, Zootopie et Vaiana) et d’onirisme (La Tortue rouge, La jeune fille sans mains) durant ces temps où nous en avions le plus besoin.
Le Cinéphile Intrépide
- The Revenant, de Alejandro González Iñárritu
- La Tortue Rouge, de Michael Dudok De Wit
- Tu ne tueras point, de Mel Gibson
- Anomalisa, de Charlie Kaufman et Duke Johnson
- Premier contact, de Denis Villeneuve
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
- Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-Ho
- The Witch, de Robert Eggers
- Kubo et l’Armure Magique, de Travis Knight
- Nocturama, de Bertrand Bonello
Une grande année pour le cinéma, à tel point qu’établir un top 10 a été extrêmement difficile. J’aurai souhaité y inclure beaucoup d’autres films, tout aussi méritants, mais j’ai dû trancher, privilégiant l’émotion et la fascination autant que la diversité. D’une part, rappelons que 2016 est et restera une année absolument fantastique pour le cinéma d’animation, trois de ses représentants figurent dans mon top, chacun se distinguant par une audace (graphique, thématique) permanente et une maturité sidérante. De la même façon, le cinéma français ou francophone a brillé à plusieurs reprises, aussi bien dans son classicisme (Frantz de François Ozon, L’Odyssée de Jérôme Salle) que dans sa modernité (Elle de Paul Verhoeven, Ma Loute de Bruno Dumont). Enfin, le cinéma de genre a largement convaincu, entre survivals anxiogènes (Don’t Breathe – La Maison des Ténèbres de Fede Alvarez, Desierto de Jonás Cuarón) et voyages ésotériques (Midnight Special de Jeff Nichols, The Strangers de Na Hong-Jin). N’oublions pas non plus les nouveaux opus attendus et très réussis de Quentin Tarantino (Les Huit Salopards), Danny Boyle (Steve Jobs), Todd Haynes (Carol), Shane Black (The Nice Guys) pour n’en citer que quelques-uns. Je souhaite donc bonne chance à 2017 pour atteindre ce niveau de qualité, même si plusieurs sorties annoncées disposent déjà de tous les arguments nécessaires. 2016 m’a conquis au-delà de mes espérances et je suis sûr que les 10 films de mon top m’accompagneront encore longtemps.
La Cinéphile Intuitive
- Neruda, de Pablo Larrain
- Fais de beaux rêves, de Marcho Bellocchio
- Morris from America, de Chad Hartiga
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
- Money Monster, de Jodie Foster
- La Sociologue et l’ourson, de Mathias Théry et Etienne Chaillou
- Les Animaux fantastiques, de David Yates
- The Birth of saké, d’Erik Sirai
- The Danish Girl, de Tom Hooper
- Sieranevada, de Christi Puiu
En termes de productions cinématographiques de qualité, cette année cinéma a été relativement riche, que ce soit du point de vue des blockbusters ou des films plus intimistes comme La Sociologue et l’Ourson de Mathias Théry et Etienne Chaillou. Toutefois, ce sont surtout les métrages plus indépendants qui ont été un grand coup cœur pour moi, car ils m’ont marqué par leur créativité et leurs inspirations originales. C’est pour cette raison que Neruda de Pablo Larrain se retrouve en première position de mon top. Cette année de cinéma peut, de manière générale, se résumer en un seul mot : sincérité. En effet, les meilleures productions de 2016 se sont représentées par leur droiture et la volonté des réalisateurs de montrer, à leur manière, leur amour du cinéma. Juste la fin du monde de Xavier Dolan, même s’il n’est placé qu’en 4ème position, incarne totalement cette conception de mon année cinéma. Finalement, 2016 a été une excellente année cinéma, caractérisée par des films marqués de créativité, de magie, de sincérité et d’émerveillement. Il n’y a plus qu’à espérer que l’année 2017 continuera dans cette lancée.
Le Cinéphile Lunatique
- Les Huit Salopards, de Quentin Tarantino
- The Revenant, de Alejandro González Iñárritu
- La Tortue Rouge, de Michael Dudok De Wit
- Steve Jobs, de Danny Boyle
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
- Ma Loute, de Bruno Dumont
- Hibou, de Ramzy Bedia
- Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
- Kubo et l’Armure Magique, de Travis Knight
- Batman v Superman : L’Aube de la justice, de Zack Snyder
Et une année de cinéma plus tard, nous voici de retour pour vous livrer nos impressions sur la cuvée 2016. Évidemment, le petit résumé que je vais vous livrer reflète une vision personnelle, donc ne vous inquiétez pas si vous ne vous retrouvez pas dans tel ou tel film. Dernière petite précision quant à la notion de classement avec laquelle je n’ai jamais vraiment été très à l’aise : prenez ce top 10 comme une liste de films qui m’ont marqué cette année, l’ordre n’est ici que pour des questions techniques.
Ce qu’on peut dire, c’est que l’année cinéma a démarré très fort avec Les Huit Salopards de Quentin Tarantino, un huis clos savoureux dont l’intrigue nous a parfois rappelé Les Dix petits nègres, l’un des chefs d’œuvre d’Agatha Christie. Vient ensuite The Revenant d’Alejandro González Inárritu, un film qui a intégré cette liste tout naturellement grâce à une photographie exceptionnelle (critère très important pour moi) ainsi que grâce au rôle de Hugh Glass qui, merveilleusement interprété, a permis à Leonardo DiCaprio d’obtenir son premier Oscar. Et pour clôturer le podium, La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit, un film d’animation retraçant les différentes étapes de la vie d’une façon tendre et mélancolique. Une oeuvre magique que chacun pourra interpréter à sa façon. Quelques métrages francophones (un cinéma que affectionne tout particulièrement) intègrent également ma liste. Tout d’abord, le burlesque Ma Loute de Bruno Dumont, sorte de métaphore très critique de notre société. A ma grande surprise, moi qui ne suit pas un grand admirateur d’Eric et Ramzy, Hibou m’a beaucoup touché par une approche à la fois belle et sincère de la sociabilité. Mais si je ne devais en garder qu’un, ce serait Juste la fin du monde, le dernier long-métrage de Monsieur Xavier Dolan, qui a su adapter de façon très juste la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarce. Grâce à un casting exceptionnel et son style très marqué, le réalisateur canadien a réussi à nous plonger dans la folie des non-dits familiaux.
Pour finir, quelques mots sur les derniers films complétant cette liste, à commencer par Steve Jobs de Danny Boyle, qui nous a emmené dans l’intimité du cofondateur d’Apple grâce aux délicieux dialogues d’Aaron Sorkin. Deux oeuvres d’animation ont aussi retenu mon attention : Zootopie, un très bon polar plein d’humanisme signé Disney, et Kubo et l’armure magique de Travis Knight, un film assez sombre mais qui aborde merveilleusement la notion de deuil. Et enfin, pour clôturer cette année de cinéma, Batman v Superman : l’aube de la justice de Zack Snyder, un film qui a fait remonter les merveilleux souvenirs que je garde de Man of Steel : une histoire forte sublimée par la capacité qu’à le réalisateur américain de rendre chaque plan magnifique.
Le Cinéphile Reporter
- Carol, de Todd Haynes
- Captain Fantastic, de Matt Ross
- Juste la fin du monde, de Xavier Dolan
- The Revenant, de Alejandro González Iñárritu
- Zootopie, de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
- Tu ne tueras point, de Mel Gibson
- Le Fils de Jean, de Philippe Lioret
- Moi, Daniel Blake, de Ken Loach
- Une vie entre deux océans, de Derek Cianfrance
- Elle, de Paul Verhoeven ex æquo Mal de Pierres, de Nicole Garcia
Alors que plusieurs productions hollywoodiennes telles que Suicide Squad, Batman v Superman ou X-Men Apocalypse n’ont pas pleinement comblé les attentes de nombreux spectateurs, malgré quelques belles réussites (Deadpool, Le Livre de la jungle, Rogue One) et quelques belles promesses pour l’année à venir (Blade Runner 2049, Valérian, Dunkerque), mes plus gros coups de cœur de 2016 se sont portés sur des films indépendants, s’adressant justement et directement au cœur et à l’humain. Si un seul thème était à retenir de cette belle et riche année de cinéma, ce serait l’amour… L’amour de deux femmes dans l’Amérique des années 50, sublimée par une photographie raffinée et deux actrices au sommet de leur beauté, de leur talent et de leur grâce (Carol). L’amour d’un père se dévouant pleinement à l’éducation de ses enfants, loin de la société de consommation (Captain Fantastic). L’amour d’une famille qui s’entredéchire en se hurlant ses sentiments à coup de mots vides, de cris et de larmes (Juste la fin du monde). L’amour passionnel, charnel et dévorant auquel aspire Marion Cotillard, qui brille de milles feux dans Mal de Pierres. Ou encore, l’amour dans ses pratiques les plus obscures auxquelles se livrent Isabelle Huppert chez Paul Verhoeven qui signe son grand retour (Elle). Retenons également la notion de simplicité, comme celle qui imprègne des films pourtant ô combien bouleversants comme Le Fils de Jean, le Palmé Moi, Daniel Blake ou le romanesque et émouvant Une vie entre deux océans. Et puisque le cinéma est aussi, parfois, un spectacle visuel total, à l’heure où le numérique est plus que jamais roi, quelle sensation d’exaltation que de plonger dans une nature authentique, sauvage, brutale et glaciale (The Revenant) ou dans l’horreur la plus incarnée et réaliste de la guerre (Tu ne tueras point). Et bien sûr, n’oublions pas l’animation, avec de grands crus (Ma vie de courgette, La Tortue rouge, Vaiana) dont le génial et inventif Zootopie, grand hommage à l’époque du règne animal chez les personnages de Disney, totalement réinventée grâce à une narration surprenante, doublée d’une animation toujours plus envoûtante.