[critique série] the oa, saison 1

[CRITIQUE SÉRIE] THE OA, SAISON 1FICHE TECHNIQUE
    Compositeur : Rostam Batmanglij

The OA se déroule au coeur des Etats-Unis, plus précisément dans le Missouri et si vous ne savez pas où c'est, c'est pas grave parce que c'est paumé. On y découvre Prairie (c'est quoi ce prénom sans déconner ?), jeune femme angélique qui réapparaît soudainement au bout de sept années d'absence angoissantes pour ses parents Abel et Nancy Johnson. Qui non seulement revient comme une fleur, mais en plus... n'est plus aveugle !

D'entrée de jeu, on se questionne sur ce qui lui est arrivée et par quel miracle elle a recouvré la vue. A-t-elle été enlevée ? Sa guérison est-elle surnaturelle ? Expérimentale ? Tout comme ses proches, abasourdis et déboussolés, le spectateur cherche à comprendre ce qui se passe dans la tête de cette poupée blonde, qui parait si différente. Elle est maintenant une jeune femme méfiante qui refuse tout contact physique : elle est à fleur de peau, constamment sur la défensive, et ce même lorsqu'elle découvre pour la première fois le visage de ses parents. Et pour ne rien arranger, elle revient marquée de drôles de cicatrices au niveau des omoplates. Ce comportement étrange et ces mystères opaques, orchestré par le jeu intense de l'actrice ( Brit Marling, également créatrice de la série), rend parfois le visionnage angoissant, nous mettant régulièrement mal à l'aise...

Une fois que Prairie a retrouvé sa petite maison (...ouais...), on ne la sent toujours pas " libérée, délivrée ". Comme si Charles Ingalls avait déserté... Ses parents passent d'ailleurs le plus clair de leur temps à surveiller ses moindre faits et gestes, la pensant un peu dérangée... Ce qui pourrait s'avérer logique, étant donné qu'une fois revenue, elle ne vivra que pour recruter illico presto un groupe de cinq loosers personnes en difficulté, afin de l'aider dans une quête mystérieuse. Un groupe qui se compose de Steve, Buck, Betty, Jesse et French, soit respectivement un nerveux, un paumé androgyne, une prof dépressive, un accro aux cokeflakes et un sportif hardi.

Une belle bande de bras cassé en somme, auquel on peut ajouter une sixième personne : le spectateur. Car à partir du moment où la fine équipe est recrutée, nous sommes happé par le récit glaçant et tourmenté que va nous narrer Prairie - qui d'ailleurs se fait désormais appelé OA (ou AO en bon français) - en nous révélant ce qui lui est arrivé pendant tout ce temps, nous permettant ainsi de reconstruire le puzzle grâce à de nombreux flashs-back.

Au fur et à mesure des épisodes, on est confronté sans cesse à de nouvelles questions en découvrant les situations angoissantes que cette femme-enfant a vécu. C'est à ce moment que l'on fait la connaissance de personnages cruciaux, tels que le charismatique et inquiétant Hap ( Jason Isaacs) ou l'effacé Homer ( Emery Cohen) pour ne citer qu'eux. Par ailleurs, on y voit plus clair mi-saison, car une direction plus claire y est prise, sans forcément répondre à toutes les questions...

The OA est tellement difficile à décrire que ça paraît impossible d'en faire une critique sans en dévoiler un peu trop ou pas assez. C'est dire à quel point le scénario complexe nous laisse perplexe (sur notre flex) ! La série n'a d'ailleurs pas un genre cinématographique précis puisque l'on vogue coup sur coup dans le mystique, le fantastique, le thriller ou encore la science-fiction, tout cela sur fond de drame. Ça pourrait faire penser à Stranger Things par moment, mais il n'en est rien car c'est beaucoup plus sordide ici. D'ailleurs certaines scènes dérangent, étouffent ou rendent phobiques et ce, tout au long ou presque des huit épisodes. Regarder cette série c'est constamment faire un pas en avant et deux en arrière. L'énigme ne nous est pas servi sur un plateau, et comme les réponses viennent au compte-goutte, on en redemande.

Cependant, The OA ne plaira évidemment pas à tout le monde. D'ailleurs ce sera sûrement du " tout ou rien " pour les spectateurs, qui seront soit bluffés par la dimension insaisissable et irrationnelle de l'ensemble, soit au contraire déçus de(s) la(es) direction(s) qu'elle prend - surtout sur les trois derniers épisodes. En effet, certains penseront - comme ce fut notre cas - que cette brillante idée n'a pas été tenue jusqu'au bout et qu'elle retombe comme un soufflet sur la fin. C'était tellement prometteur... Mais quoiqu'il en soit, ce labyrinthe émotionnel ne laissera personne indifférent, c'est une certitude !

[CRITIQUE SÉRIE] THE OA, SAISON 1POUR LES FLEMMARDS : Envoûtant, déroutant et du coup impatient de voir la saison 2, The OA ne pêche qu'à cause de son final, irrésolu et spécial. Mais ça a le mérite de s'ouvrir sur une trame jusqu'ici jamais vu, et ça c'est original ! Belle surprise.

Bande-annonce de The OA :