Ce film d'animation a fait sensation, d'abord lors du dernier festival de Cannes où il était présenté à Un Certain regard et où il a obtenue le Prix Spécial et ensuite avec un accueil dithyrambique du public et de la presse. Il faut dire que le projet est entouré d'une équipe à faire saliver. S'il s'agit du premier long métrage du réalisateur-scénariste-adaptateur néerlandais Michael Dudok De Witt il a déjà été remarqué pour son court métrage "Le Moine et le Poisson" (1994) pour lequel il avait été récompensé du César du meilleur court-métrage et nommé à l'Oscar. Mais pour cette co-production franco-belge-japonaise il est bien aidé avec dans la production la présence de Christophe Jankovic ("Peur(s) du noir" en 2008 et "Zarafa" en 2012) et surtout l'apport de célèbres studios Ghibli représentés par le producteur-réalisateur Isao Takahata ("Le Tombeau des Lucioles" en 1988 et "Le conte de la princesse Kaguya" en 2014) !
Précisons que "La Tortue Rouge" est par cette association le premier film que les studios Ghibli soutiennent sans que le film soit dirigé par un membre venu de chez eux. Gage de qualité s'il en est, le film part sur une bonne base. De Witt a écrit le scénario avec la collaboration de Pascale Ferran (réalisatrice des films "Lady Chatterley" en 2006 et "Bird People" en 2014). Dans l'équipe on note la présence du chef animateur Jean-Christophe Lie qui a réalisé avec Rémi Bezançon le film "Zarafa" et, surtout, la musique est composé par Laurent Perez Del Mar, qui avait déjà travaillé avec le producteur Jankovic sur "Peur(s) du noir" (2008) et "Zarafa" (2012)... Bref, une équipe solide et qui se connait avec une collaboration inédite avec l'un des plus fameux studios de l'animation mondiale. Prometteur et potentiel évident pour ce film...
Malheureusement il s'agit très clairement d'un film d'animation décevant et surestimé. En effet si le graphisme et l'animation elle-même est de toute beauté le récit est d'un ennui profond et le scénario vide de toute substance. Le spitch de départ est ni plus ni moins celle d'un Robinson Crusoé. L'arrivée de la Tortue rouge arrive assez longtemps après le naufrage et le "twist" permet un regain d'intérêt qui retombe bien vite. Trop d'ellipses en seconde partie et surtout pas assez de mise en situation ni de réelle intrigue. On attend que ça se passe en luttant contre le sommeil. Bon point sur la BO signé Perez Del Mar, qui enveloppe ce film sans parole de belle façon. Le pire c'est qu'on ne comprend en rien le pourquoi du comment sur ce qui entoure le mystère de cette tortue rouge. Devant le fait accompli on se dit tout ça pour ça. LA plus grande déception 2016.
Note :
Critiques De Films
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