Synopsis : " Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l'espace vers une nouvelle planète, deux d'entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l'idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu'ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains... "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique...
Hollywood a le talent pour proposer ses fonds de catalogue pour les fêtes. Un mois après le magnifique Premier Contact ( lire notre Sortie de Séance), Sony Pictures nous sert sur un plateau d'argent son dernier film de l'année 2016, un film de fêtes pas comme les autres. Le spectateur est doucement bercé par la magie de Noël et la gabegie des repas de fin d'année. Aussi, sans doute sera-t-il, ou sera-t-elle, suffisamment endormi(e) pour se laisser tenter par les derniers blockbusters, ou films all-stars inclusive pour faire rêver. Et la déception est souvent fréquente. Passengers n'est autre qu'une romance dans l'espace. Nouvelle réalisation signée Morten Tyldum ( Imitation Game...), Passengers conte l'histoire de deux inconnus réveillés trop tôt. L'Avalon compte cinq milles passagers, mais deux d'entre eux sortent de leur réveil bien avant que le vaisseau ne rejoigne sa destination finale. Et si leur destination finale à eux était ce vaisseau ? Si l'idée de départ est originale, le twist inattendu renforce...ne renforce rien. La question est la suivante : est-ce un twist ? C'est juste une révélation logique qui entraîne une modification de l'histoire provoquant un léger trouble. N'y a-t-il rien à sauver de ce navire en perdition ? Les fesses de Chris Pratt ? Les interrogations de Jennifer Lawrence : " Pourquoi sommes-nous réveillés ? Pourquoi nous seulement ? Pourquoi ? " et la question : " et maintenant, on fait quoi ? ". Vous l'aurez compris, peu de choses à sauver de cette pochade de Noël. Sympathique sans plus ! Le plus embêtant est que Morten Tyldum avait proposé Imitation Game, superbe biopic sur Alan Turing et le décodage de la machine Enigma des Nazis. Ici, il met en scène un film de science-fiction classique qui n'arrive à aucun moment à s'émanciper du genre. Ce dernier propose tout de même de jolis effets spéciaux (le passage de la gravité de la piscine, les différentes interactions avec une technologie avancée, les passages dans l'espace), mais peu d'enjeux scénaristiques réels qui tiennent en haleine. Tout est cousu de fil blanc jusqu'à la fin... d'ailleurs je cherche encore ce fameux twist.
Passengers souffre du syndrome du film qui sort en fin d'année et qui propose une variation de Robinson Crusoé dans l'espace, tout en tentant de copier les idées de réalisation, de mise en scène et même de level-design de films d'anthologies ou récents tels que : 2001 : l'odyssée de l'espace ou encore de Gravity ou Seul sur Mars. Vous penserez également plus en détails à Stanley Kubrick et à son Shining, mais Morten Tyldum n'a pas le talent de ce dernier. Sans parler de talent, il ne réussit à aucun moment à faire de ce Passengers autre chose qu'un simple et banal divertissement. La réalisation anecdotique, simple et lisible cependant, mais sans recherche ni intérêt dans les cadres et mouvements choisi est agrémentée d'une mise en scène didactique qui se contente de faire avancer les personnages vers un final tout aussi conventionnel que le reste. Morten Tyldum montre de l'action, montre des personnages en action, mais ne cherche pas à immerger le spectateur au cœur de cette action. Il se contente de laisser le spectateur à la place de simple spectateur. Vous l'aurez compris, pour les Fêtes, c'est le film sympa sans plus mais qui ne révolutionnera pas le cinéma. Quant aux acteurs principaux, Chris Pratt et Jennifer Lawrence, ils n'en ressortiront pas grandis... même si par moment Chris Pratt semble enfin s'inquiéter de son personnage, contrairement à la seconde.