Blake Snyder a identifié 10 genres dans lesquels selon lui n’importe quelle fiction peut correspondre.
L’intérêt du travail de Snyder est qu’il précise les choses en leur donnant un aspect bien plus pratique que les genres traditionnels de comédie ou d’aventure, de thriller ou encore d’horreur.
Accompagnant les 10 genres, Snyder a donc abouti naturellement à une terminologie spécifique dont nous allons tenter d’expliquer le contenu.
ALL STORIES ARE ABOUT TRANSFORMATION
Même lorsqu’un personnage ne semble apparemment pas avoir changé, à la fin de l’histoire, il s’est pourtant passé quelque chose en lui.
Ne serait-ce que sa propre détermination à ne pas changer. Par exemple, au début de l’histoire, ses convictions pourraient déjà être en place. Et lorsque ce personnage est introduit dans l’histoire, son comportement pourrait révéler certes une fermeté avec la plupart de son entourage mais dénoter aussi qu’avec certains d’entre eux, ses belles certitudes pourraient être ébranlées.
A la fin de l’histoire, les épreuves qu’il aura traversées (qui chez d’autres mènent à une véritable transfiguration) auront renforcées ses certitudes, éliminées le moindre soupçon de doute.
Même chez le James Bond classique (ce n’est plus vrai depuis Daniel Craig), alors que ce personnage reste entier du début à la fin de la fiction, il parvient néanmoins à faire changer quelqu’un ou quelqu’une de son entourage.
De plus, si nous considérons qu’une histoire (scénario ou autre) est une leçon de vie, le lecteur lui-même doit comprendre quelque chose sur lui-même ou sur le monde à la lecture de celle-ci.
Pour compléter, nous vous conseillons :
- PETER RUSSEL : SUR L’EVOLUTION DU PERSONNAGE
- PETER RUSSEL & L’ARC DRAMATIQUE
- LE PARCOURS INTERIEUR DU PERSONNAGE
BRANDO
C’est une représentation extrême d’un personnage qui défie le système. C’est l’incarnation du doute systématique.
La famille, la société, les institutions… ce type de personnage permet de se livrer à une véritable critique historique de la société des hommes.
Le Brando est un engagement politique, social, humain pour un auteur qui doit assumer son point de vue.
Gardez à l’esprit qu’un auteur est responsable de ce qu’il écrit.
Et puis, ce peut être aussi cette voie authentique dont parle Cecilia Najar.
BUTTON
Il s’agit d’une ponctuation (essentiellement visuelle dans un scénario) qui marque la fin d’une scène.
Ce peut être aussi une ligne de dialogue sous la forme d’un commentaire ironique ou bien une note de profonde signification (telle une métaphore).
Button sert à marquer que la scène est terminée et que l’on peut continuer.
Dans un scénario, il y a une règle qui stipule que l’on doit entrer le plus tard possible dans une scène et en sortir le plus tôt possible. Mais il n’est pas aisé de trouver ces points d’entrée et de sortie.
Autrement dit, il n’est pas évident de placer un Button pour sortir efficacement d’une scène.
Mais en prenant conscience de ce Button, la tâche peut en être facilitée.
Ce peut être aussi une accroche pour inciter le lecteur à tourner la page en posant une question dramatique à la fin de la scène suffisamment intrigante pour garder l’attention.
CASE WITHIN A CASE
C’est une caractéristique du genre Whydunit. Un genre apparenté au thriller. Le Whydunit se fonde sur les révélations successives qui vont venir bouleverser autant le personnage principal que le lecteur.
Cette technique narrative consiste à enterrer la vérité sous la surface d’une enquête menée par un investigateur. Cette vérité est la véritable thématique du scénario.
Sur le thème, nous vous conseillons la lecture des articles sur Dramatica consacré au thème :
VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE
CHASE TO THE AIRPORT SCENE
Blake Snyder a constaté que dans la plupart des Love Story, l’un des amants s’enfuit ou du moins s’éloigne vers la fin du troisième acte.
S’ensuit alors une forme de course-poursuite pour le stopper.
Coup de foudre à Notting Hill en est un bon exemple. Ce Chase to the airport scene est d’une importance structurelle dans bon nombre de comédies romantiques.
Sur la Love Story, nous vous conseillons la lecture de :
- LA LOVE STORY
- BLAKE SNYDER : BUDDY LOVE
Et pour une approche de la comédie romantique
COMEDIE ROMANTIQUE
COMPANY MAN
Une autre figure du genre Institutionalized. Ce personnage incarne celui qui s’est fondu dans la communauté à un point tel qu’il en a perdu toute son humanité en sacrifiant son individualité et son libre-arbitre.
Il s’ensuit un personnage qui présente une irascibilité qu’il ne sait d’ailleurs pas s’expliquer. Frank Burns et Lèvres chaudes dans MASH en sont de bons exemples.
Ou Le colonel des Marines Thomas Lard, ennemi juré de Pappy Boyington dans Les Têtes brûlées.
Ou encore l’autoritaire et cynique Mademoiselle Ratched de Vol au-dessus d’un nid de coucou.
On pourrait trouver d’autres exemples mais notez cependant le trait commun qui unit les quelques personnages cités : ils portent tous un uniforme.
Symbole de leur aliénation à la communauté dont ils se réclament.
COMPLICATION
Au sens de Snyder, cette Complication que l’on trouve souvent dans les comédies romantiques est un personnage, un lieu ou un événement qui fera que les amants se trouveront séparés.
L’iceberg dans Titanic est une telle complication.
Snyder note aussi qu’ironiquement, cette chose renforcent les liens qui unissent ces amants.