The burbs

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « The burbs » de Joe Dante.

« Ces voisins sont étranges. Je surveille leur maison depuis un mois. Personne ne rentre ni ne sort. Pas même une livraison ! »

Ray Peterson habite Mayfield Place, une rue paisible de HinckleyHills dans le Midwest des Etats-Unis. Ce père de famille sans histoire décide de passer sa semaine de congé chez lui et de profiter du calme du quartier pour se reposer. Mais d’étranges événements ont lieu depuis qu’une nouvelle famille, les Klopek, s’est installée dans la rue. Ray et ses voisins, Art le fouineur et Mark le vétéran ultra-autoritaire, décident de les espionner, persuadés que les Klopek sont à l’origine de la disparition de leur voisin Walter…

« En Asie, on appelle ce genre d’évènement un mauvais karma ! »

Enfant de l’immédiat après-guerre, Joe Dante fut un peu une sorte de geek avant l’heure. Un féru de bandes-dessinées doublé d’un cinéphile passionné, limite compulsif, qui vouera surtout dès la fin des années 50 un culte au cinéma de genre, en particulier aux films de science-fiction et d’horreur. Il se fait remarquer pendant ses études, au milieu des années 60, grâce à son « Movie orgy », assemblage artisanal d’extraits de films de genre sur une durée de plus de sept heures, qui tournera de campus en campus pendant près de dix ans. Un temps journaliste de cinéma, il rejoint au milieu des années 70 la New World Pictures de Roger Corman où il fait ses premiers pas de réalisateur en tournant des séries B à très petits budgets, tels que « Piranhas » (1978) et « Hurlements » (1981), qui lui valent de se faire remarquer par Steven Spielberg. Ce dernier lui propose le scénario de « Gremlins », qu’il tourne en 1984 et dont le succès planétaire lui permet d’accéder de façon soudaine à une immense notoriété. Promis à un avenir radieux au monde de l’Entertainment, le réalisateur connait cependant une série d’échecs successifs avec « Explorers » (1985) et le pourtant réussi « L’aventure intérieure » (1988). Tourné en 1989 avec un solide casting, « The burbs » (en français « Les banlieusards », resté inédit dans nos salles) doit lui permettre de se relancer. Malheureusement, même s’il est depuis devenu un film culte aux USA, le film est un échec commercial cinglant lors de sa sortie en salles. Après un ultime échec l’année suivante avec « Gremlins 2 », le réalisateur disparaitra progressivement du circuit (même si on lui doit par la suite le très bon mais très confidentiel « Panic sur Florida Beach »).

« Il ne descendra pas tant qu’il ne ressemblera pas à l’homme que j’ai épousé »

« The burbs » commence comme une gentille petite comédie familiale un peu loufoque. On nous présente une gentille banlieue pavillonnaire ordinaire et bien proprette de la « middle class » dont le quotidien si bien huilé se trouve soudain troublé par l’arrivée d’énigmatiques voisins aux pratiques aussi étranges que leur comportement erratique. De quoi susciter la curiosité d’un voisinage qui cultive la rumeur autant que la paranoïa, devenu soudain prêt à surtout à toutes les folies pour percer cet étranger secret venu troubler la quiétude locale. Cette rue de banlieue ordinaire se révèle être un terrain de jeu idéal pour Joe Dante et pour son humour loufoque et déjanté, et qui laisse ainsi libre court à sa fantaisie. Ces braves américains moyens, qu’on image aisément petits cadres ou anciens militaires se retrouvent ainsi infantilisés, réduits à l’état de grands adolescents immatures, prêts à toutes les bêtises et les infractions pour aller au bout de leur improbable quête. Mais derrière la gaudriole, Joe Dante se livre en filigrane à une satire sociale étonnement féroce de cette Amérique de la « Middle class » WASP et bienpensante dont il brocarde ici allègrement les travers (préjugés, méfiance, racisme, intolérance, ennui...). Il en ressort un film hybride pour le moins étonnant. Une comédie acide à la fois amusante et quelque peu déroutante, portée néanmoins par un très chouette casting, en tête duquel on retrouve Tom Hanks, Bruce Dern, et la regretté Carrie Fisher.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau master 2K. Il est proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres optionnels français sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné d’une préface de Frank Lafond (en HD sur le Blu-ray - 6’08”), de « La vie de banlieue selon Joe Dante » : Joe Dante se remémore le tournage du film dans cet entretien exclusif (en HD sur le Blu-ray – 22’15 min. - VOST), de « The ‘Burbs : copie de travail » : copie de travail d’origine du film, issue de la VHS personnelle de Joe Dante et visible pour la première fois (146’12 min. - VOST), de « Le conte de deux banlieues » : comparaison des principales différences entre la copie de travail et la version cinéma du film, avec commentaire audio optionnel de Joe Dante (en HD sur le Blu-ray - 23’37 min. - VOST), d’une fin alternative (HD sur le Blu-ray - 6’44 min. - VOST) et des archives promotionnelles (VOST) :featurette (6’10 min.), entretien avec Tom Hanks (3’52 min.) et entretien avec Rick Ducommun (1’55 min.) ainsi que d’une bande-annonce (en HD sur le Blu-ray - 1’31” - VOST).

Dans sa version ultra collector limitée à 3 000 exemplaires et numérotée, le blu-ray est accompagné du DVD du film ainsi que du livre « Les monstres de Mayfield Place », un collectif dirigé par Frank Lafond (auteur du dictionnaire du cinéma fantastique et de science-fiction) avec analyses et archives sur le film dont 40 photos inédites (200 pages)

Edité par Carlotta, « The burbs » est disponible en DVD, blu-ray et coffret ultra collector (DVD + blu-ray + livre) depuis le 1er décembre 2016.

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