MANCHESTER BY THE SEA
de Kenneth Lonergan
J'ai traîné mon amoureux voir Manchester by the sea, et ça ne restera pas comme le film de l'année. J'ai cru ce que j'ai lu, et j'ai mal lu. Ce film oscille entre aigreur et âpreté et je regrette d'avoir terminé l'année sur cette note.
Comme je le disais au début de ce texte, ce film est tout sauf le film fort et galvanisant auquel je m'attendais. C'est un film dur, traité sans compromis. C'est un film sur le deuil et des deuils il y en a à tous les étages. La mort d'un père qui est un frère en préambule puis d'autres qui se dessinent, puis qui se découvrent dans toutes leurs horreurs et leurs noirceurs. Ce qui très vite plombent le film.
Mais c'est aussi sans spoiler, l'histoire d'une rédemption, peut-on se pardonner aussi facilement que l'on nous pardonne. Peut on passer au dessus des drames qui nous brisent. Es-ce qu’être vivant veut dire que l'on vit? Et les choix scénaristiques qui rajoutent de l'horreur aux drames ne simplifient pas l'éclosion d'un espoir.
Il y a cependant des pointes d'humour pour alléger le tout. Mais c'est le plus souvent un humour situationnel qui implique que l'un des deux personnages est en mauvaise posture. En général c'est au détriment de ce pauvre lee, toujours inadapté et à contre courant. Cela rajoutant au malaise général.
Manchester by the sea parle aussi du non dit. Et c'est parfaitement incarné par Lee. La vie a transformé cet homme léger et sociable en homme taiseux et bagarreur. Casey Affleck interprète brillamment cet homme au comportement quasi autistique avec un penchant pour la bagarre qui ressemble beaucoup à de l'autodestruction. il est le personnage central, il est dans chaque scène. C'est lui que l'on suit et qui rythme le film. Le seul autre personnage réellement présent dans ce film est l'ado joué par Lucas Hedges. Si l'acteur est excellent les scénaristes ont pris des décisions très particulières pour ce personnage. Lui aussi il est très monolithique dans le style garçon le plus populaire de son lycée. il met du temps à être attachant. Alors qu'il est en plein drame par moment on est à deux doigts de le trouver pas assez réceptif à ce que vit son oncle.
Puis on a beaucoup centré la promo de ce film sur la présence de Michelle Williams, elle n'est pas présente dix minutes à l'écran. Dix minutes qui vous arrachent le cœur, et qui sont toujours des points de ruptures de l'histoire. elle est formidable. mais delà à la mettre en avant à l'égal des deux autres c'est très disproportionné.
L'écrin de cette œuvre est en adéquation avec le film .elle est ponctuée d'une petite musique digne de celles que l'on nous inflige dans les cd zen. Ce n'est pas leur faute mais moi je n'aime pas ça, mais pas du tout. les choix des décors intérieurs est tout autan particulier. Comme c'est dans une maison ou vivent des hommes, il est moche et vieillot. Mais plus largement c'est l'ensemble de la photo de ce film qui m'a gênée. la lumière et les choix de traitement de l'image claire et peu saturée ne m'ont pas touchée.
Ce film n'est pas mauvais mais il ne m'a pas conquise cependant il intéresse et touche les gens . Même moi j'ai fini en larmes alors que je ne l'ai que moyennement aimé. Mais j'éviterai de le revoir