Le 4ème film d’un des chouchous actuels de Cannes, Christian Mungiu dresse le portrait d’un pays pourri par la corruption à tous les niveaux. Un médecin veut s’assurer que sa brillante fille promise à des études prestigieuses à Cambridge obtiendra avec d’excellentes notes le précieux sésame. Baccalauréat incontournable pour obtenir l’assurance de partir en Angleterre. Lui l’honnête homme bien attentionné va aussi mettre la main dans le pot de confiture ; une petite compromission aux effets dévastateurs. Mungiu montre bien comment toute la société est pourrie, tous sont corrompus et corruptibles ; et comment tout le monde tient dans sa main quelques personnes ; un engrenage d’interdépendances complexes. Tout le monde est redevable, pire encore tout le monde est plus ou moins forcé à un moment à l’être aussi ; un château de cartes. Au-delà de cette fine description de la Roumanie post communiste, Mungiu parvient aussi à faire naître une certaine tension. Primé de la mise en scène à Cannes, « Baccalauréat » reste assez didactique et documenté, mais pas révolutionnaire. En plus il a tendance à compliquer son scénario sur la fin en intégrant, entre autre, une prétendue histoire louche autour du petit ami de la fille du médecin. Bilan des opérations, ce film ne parvient pas à captiver.
Sorti en 2016
Ma note: 10/20