Faut pas lui dire (2017) de Solange Cicurel

Premier long métrage de la réalisatrice belge Solange Cicurel qui réunit pour l'occasion un casting à 50/50 franco-belge. Chez les femmes nous avons les françaises Jenifer Bartoli (2nd film après "Les Francis" en 2014 de Fabrice Begotti) et Camille Chamoux (à l'affiche au même moment avec "Mes Trésors" de Pascal Bourdiaux), les belges Stephanie Crayencour et Tania Garbarski. Pour les hommes idem, même partage avec les français Arié Elmaleh et Benjamin Bellecour, et des belges avec Laurent Capelluto et Fabrizio Rongione. Bref un casting judicieux pour le box-office pour cette comédie belge au féminin. Dans le genre comédie par et pour les femmes c'est devenu ni plus ni moins un sous-genre en soi, on peut citer pêle-mêle "Sex and the city" (2008) de Michael Patrick King, "Mes meilleures amies" (2011) de Paul Feig, "Bachelorette" (2012) de Leslye Headland, "Sous les jupes des filles" (2014) de Audrey Dana, "Les Gazelles" (2014) de Mona Achache et "Célibataire, mode d'emploi" (2016) de Christian Ditter...

Faut pas lui dire (2017) de Solange Cicurel

À la grande différence près que les films français sont souvent d'un féminisme bon teint avec une dose de romantisme sur fond d'amitié très "fille", que les films américains osent un délire plus potache et une réelle envie de concurrencer les mecs sur leur terrain et qu'ici, la comédie belge feministe de Solange Cicurel lorgne très fortement sur le côté hexagonal en oubliant une chose importante, la belgitude ! Si la réalisatrice dit : "en réalité, on ment beaucoup pour protéger ceux qu'on aime, par amour et pas par méchanceté." Si elle l'affirme il n'est pas obligatoire de répéter ce qui est évident, avéré et déjà confirmé par maintes comédies avant elle. En effet le plus gros défaut du film est d'avoir complètement occulté l'humour belge pour un humour classique, très léger, sans prise de risque, de la Rom Com choral à la française en somme. Le décalage et l'absurdité belge ne sont pas présents dans cette production belge et c'est bien dommage.

Faut pas lui dire (2017) de Solange Cicurel

A priori (source Allocine) la réalisatrice aimerait un "Sex and the city" en continuant à filmer ses personnages dans le temps à la manière des films "Le Coeur des Hommes" de Marc Esposito et/ "L'Auberge Espagnol" de Cédric Klapish. Malheureusement son est dénué de l'audace du premier (dialogues comme situations) et son film-ci se suffit à lui-même (autre chose à raconter de nouveau ?! Ah bon...). Néanmoins Solange Cicurel signe une comédie plutôt plaisante grâce notamment à un joli casting, des actrices sympas et investies, qui n'oublient pas les seconds rôles masculins, le tout dans un panel peu innovant (toujours bourgeoises en quatre catégories vis à vis de leur rapport au sexe et au couple avec en prime la gay touch) mais qui fait toujours mouche auprès d'un public déjà conquis car amateur du genre. Archi-classique mais sympa et divertissant, la cinéaste a bien vu tous ses prédécesseurs pour en tirer son film, perso mais universel. Note sans doute généreuse qui sera peut-être revue à la baisse.

Note :

Faut dire (2017) Solange CicurelFaut dire (2017) Solange Cicurel