Le scenario selon blake snyder (3)

Par William Potillion @scenarmag

Dernière partie sur la terminologie employée par Blake Snyder pour le scénario.

A lire :

NAIF

Particulier au genre Institutionalized, ce personnage sert à expliciter les règles de la communauté décrite pour le lecteur.
Ce personnage qui peut être le héros ou l’héroïne du scénario aide à mettre en place le contexte.

Comme nouveau venu dans les lieux, nous découvrons tout comme lui les dessous de cette communauté au centre du genre Institutionalized.
Blake Snyder donne comme exemple Judy Bernly dans Comment se débarrasser de son patron.

A lire :
BLAKE SNYDER : LE GENRE INSTITUTIONALIZED

ROAD APPLE

C’est une sorte de rebondissement. On le trouve presque systématiquement dans le genre Golden Fleece. Il s’agit d’un retournement de situation, un coup de poignard dans le dos selon l’expression consacré ou simplement une révélation qui fait croire au héros et à son éventuelle équipe que leur objectif est dorénavant hors d’atteinte.

C’est un événement très utile dans les roadmovies car il marque apparemment une étape qui met un frein à l’avancée du héros. Tout semble perdu et c’est une condition pour qu’il puise en lui la force de continuer.

Un tel Road Apple se rencontre dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan lorsque Ryan refuse de retourner chez lui et de rester avec ses frères d’armes. Pour le Sergent Miller, c’est un échec de sa mission (donc de son objectif).

A lire :
BLAKE SNYDER : GOLDEN FLEECE

RULES

Littéralement des règles. En effet, le monde imaginaire que vous avez mis en place est régi par des lois, des règles, des croyances (essentiellement sociétales).

C’est une culture que vous décrivez, une civilisation. Ou bien une communauté comme dans le genre Out of the bottle. Votre histoire a besoin de paramètres, de lignes de conduite ou de frontières. En d’autres termes, votre monde imaginaire doit être crédible.

Faites en sorte de fixer ces règles dès le premier acte.

A lire :
BLAKE SNYDER : OUT OF THE BOTTLE

SET PIECE

Ce que Blake Snyder entend par Set Piece se réfère à la prémisse. C’est dire l’importance de celle-ci avant même le processus d’écriture du scénario proprement dit.

Conseils de lecture sur la prémisse :

  • JOHN TRUBY : LA PREMISSE – PART 1
  • JOHN TRUBY : LA PREMISSE – PART 2
  • JOHN TRUBY : LA PREMISSE – PART 3
  • JOHN TRUBY : LA PREMISSE – PART 4

LA PREMISSE DE VOTRE HISTOIRE SELON LAJOS EGRI

SIX THINGS THAT NEED FIXING

Par cette expression, Blake Snyder propose une aide à l’élaboration (ou à l’élucidation qui est un terme plus concret) de notre personnage principal.

Cela consiste à inventer 6 défauts dans la vie du personnage lorsque nous apprenons à le connaître (auteur et lecteur). Snyder a fixé arbitrairement le nombre d’imperfections à 6 afin de donner à l’auteur toutes les possibilités pour lui permettre d’arrondir son personnage.

Ces défauts devront bien sûr être corrigés d’ici la fin du scénario. Par exemple, dans la séquence d’ouverture de Tootsie, nous découvrons un Michael Dorsey qui est

  1. un comédien qui court difficilement le cachet
  2. et qui a un agent qui ne soucie pas de lui.
  3. Il traite les femmes sans égards
  4. et ce qui va de pair, il est un piètre ami.
  5. De plus, il ne supporte pas les bébés.

On pourrait continuer mais avec ces 5 défauts à priori du personnage, nous pouvons de manière crédible lui faire endosser une robe et devenir un homme bien meilleur après avoir été Dorothy Michaels.

De plus, ce voyage (l’arc dramatique de Michael Dorsey) n’aurait rien signifié si ces failles dans sa personnalité n’avaient pas été introduites dès l’acte Un en même temps que le personnage.

TIME CLOCK

C’est un compte à rebours. Toutes les fois où vous pouvez placer un moment limite pour que le héros résolve un problème, sorte de l’immeuble avant qu’il n’explose ou réussisse son objectif avant qu’il ne soit trop tard ajoutera de la tension dramatique.

Concrètement, vous mettez la pression sur vos personnages. Au point médian du scénario de Titanic, lorsque le capitaine demande combien de temps il reste après avoir heurté l’iceberg, toute l’histoire prend un nouvel élan poussé par la proche échéance d’une fin inéluctable.

Mais l’inéluctabilité n’est pas une obligation. Si votre héros est enchaîné à une chaise et que ses ravisseurs le laissent réfléchir pour qu’il se décide à communiquer les informations voulues, lorsqu’ils quittent la pièce, un simple : Tu as cinq minutes suffit pour créer de la tension (et faire avancer l’intrigue avec un héros qui tentera de se libérer de ses liens).

TURNING OVER CARDS

Cette expression de Snyder consiste à marquer la progression de l’intrigue. Il s’agit de fournir les informations qui révéleront les points majeurs de celle-ci. Vous la jalonnez en quelque sorte par des indices.

On retrouve souvent cette structure dans le genre du Whydunit. Mais en règle générale, il suffit de bien penser les détails de son intrigue pour la faire évoluer de manière logique et crédible.

A lire :

  • LE SCENARIO SELON BLAKE SNYDER (1)
  • LE SCENARIO SELON BLAKE SNYDER (2)