[CRITIQUE] – Quelques minutes après minuit (2017) !

Par Pulpmovies @Pulpmovies

Réalisé par : Juan Antonio Bayona

Avec: Lewis MacDougall, Liam Neeson, Felicity Jones, Sigourney Weaver et Toby Kebbell.

Sortie : 4 janvier 2017

Durée : 1h48min

Distributeur :  Metropolitan FilmExport

Synopsis :

Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…

4.5/5

L’année 2017 commence vraiment bien pour le 7ème art. Alors qu’on vous parlait de Tous en Scène – nouveau film d’animation d’Illumination Studio – un second film a attiré notre attention aussi bien par son univers féerique et onirique que par son univers intimiste. Juan Antonio Bayona est le réalisateur de ce merveilleux conte qui s’intitule « Quelques minutes après minuit » et qui, par négligence ou par manque de jugeote, n’a pas été nommé aux Golden Globes 2017 – tout comme Silence de Martin Scorsese d’ailleurs.

Le film est adapté du roman du même nom que Patrick Ness,  un romancier anglo-américain qui a travaillé sur le scénario de la saison 1 de Class (spin-off de Doctor Who) mais également sur la série de romans « Le chaos en marche ». Pour la petite histoire, l’idée de Quelques minutes après minuit ne vient pas de Ness mais de l’imagination de Siobhan Dowd, une romancière de littérature de jeunesse décédée des suites d’un cancer en 2007.

Aussi touchante soit-elle, Juan Antonio Bayona émerge une fois de plus dans le quotidien familial d’un enfant et de sa famille qui se décompose au fil du temps. Comme pour The Impossible, le réalisateur joue carte sur table avec un jeune talent du nom de Lewis MacDougall – qui apparaît brièvement dans Pan. Le jeune garçon, du nom de Conor dans le film, s’échappe dans un monde de rêve et d’étrangeté pour prendre conscience de la situation difficile dans laquelle il vit. Entre une mère atteinte d’un cancer (Felicity Jones), une grand-mère stricte et froide (Sigourney Weaver), un père absent (Toby Kebbell) et des camarades qui s’en prennent à lui, le jeune garçon se crée un cocon imaginaire où il s’évade la nuit. C’est un véritable monde onirique qui se crée et que partage J.A Bayona avec le spectateur. Ce dernier instaure une fêlure dans le scénario ce qui va permettre à Conor de voir le monde qui l’entoure différemment, et cela par le biais d’histoires racontées par un monstre géant venu de son imaginaire. Les histoires sont retranscrites à l’écran par un monstre géant qui porte la voix de Liam Neeson et par des dessins à l’aquarelle qui créent un véritable univers graphique et rendent le film poétique, tendre, mais également complexe. Le monde insouciant de l’enfance se heurte aux problèmes d’adultes, offrant un final douloureux et des scènes émouvantes.

La destruction familiale est fortement présente dans le film comme pour L’Orphelinat et The Impossible. Quelques minutes après minuit instaure un scénario des plus complexes ce qui conduit le spectateur à s’interroger. Personne n’est ni bon ni gentil, telle est la délicatesse du message qui émane du film.

Quelques minutes après minuit est un véritable conte féerique et onirique. Le film le plus émouvant de ce début d’année.