[CRITIQUE] – Divines (2016) !

divines

Réalisé par : Houda Benyamina

Avec: Oulaya Amamra, Kevin Mischel, Jisca Kalvanda, Farid Larbi, Déborah Lukumuena

Sortie : 31 août 2016

Durée : 1h45min

Distributeur :  Diaphana Distribution

Synopsis :

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

4.5/5

Divines c’est ce petit bijou français paru en salle en août dernier et qui a retourné toute la croisette de Cannes, au point d’avoir obtenu la Caméra d’Or mais également une nomination aux Golden Globes 2017 dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. Divines est également un premier film, celui de Houda Benyamina, une réalisatrice engagée sur le fait d’avoir plus de femme dans l’industrie du cinéma et également fondatrice de l’association 1000 Visages, qui a pour but de démocratiser le cinéma.

Deux univers rentrent en collision dans Divines pour un film engagé et surprenant. On a un monde de « brutes », souvent associé à un monde d’hommes qui est celui de la rue et du traffic de drogue, se mélangeant à un monde plus calme, celui de la danse. L’alchimie de la rue et de la danse forme un résultat parfait, mais aucun film jusque-là n’avait réussi à la pousser aussi loin. Et quel plaisir de voir que c’est une réalisatrice française qui nous offre ce résultat merveilleux, de ce qui est inévitablement l’un, voir le, plus beau film français de 2016. Divines est le genre de film qui interpelle, d’une part par la générosité et la douceur de ses actrices qui jouent à fond, d’autre part, par la puissance de Kevin Mischel qui dévoile en lui une tendresse et une force incroyable.

divines

Le film est remuant, et nous prend au ventre. Son scénario met en avant une jeunesse pleine d’ardeur, qui se projette dans un futur compliqué et qui a de l’envie. Le duo principal porté par Oulaya Amamrasœur de la réalisatrice – et Déborah Lukumuena rend grâce avec perfection à cette vie en banlieue, au comportement de ceux qui y vivent et aux idées qu’ils se font de l’avenir et de l’école. Avec Oulaya, dans le rôle de Dounia, on a une véritable férocité dans son personnage, tout le contraire de celui de Déborah (Maïmouna), qui est lui plus tendre. Divines est en soit un film un peu onirique, de deux filles qui veulent réussir dans la vie et qui passe le pas de l’inégalité pour y arriver. Ce rêve, dans lequel les deux personnages se projettent, est appuyé par une scène incroyable d’un jeu de mime dans une Ferrari et dont la mise en scène et le son poussent les filles – et le spectateur – à ne plus savoir dans quelle réalité ils se trouvent.

Divines porte sur ses épaules une tension et une noirceur qu’on a rarement vu ses dernières année dans le cinéma français. Le film pointe également du doigt toute les difficultés qu’a la jeunesse de banlieue à se fondre dans la société, en accumulant des répercutions du début à la fin, pour un final explosif et d’une tristesse infinie.

Houda Benyamina nous offre avec Divines un film puissant et tendre sur les rêves et les difficultés de la jeunesse.

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