LA COMMUNAUTE (Critique)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit
SYNOPSIS : Dans les années 1970, au Danemark, Erik, professeur d'architecture, et Anna, journaliste à la télévision, s'installent avec leur fille de 14 ans, Freja, dans une villa d'un quartier huppé de Copenhague où ils décident de tenter l'expérience de la communauté. Ils y invitent donc des amis mais aussi de nouvelles connaissances à partager là une vie en collectivité où toutes les règles, toutes les décisions sont prises de manière collégiale et soumises à un vote. Si leur communauté favorise l'amitié, l'amour et l'intimité du groupe, une liaison amoureuse entre Erik et l'une de ses étudiantes va venir perturber la vie de tous...

Thomas Vinterberg avait accédé au statut de légende dès son deuxième film, l'incroyable Festen, premier film du Dogme 95 et sensation absolue du Festival de Cannes de 1998 pour lequel il avait remporté le Prix du Jury. Puis le réalisateur avait connu une longue période d'insuccès avec des films parfois peu inspirés, avant de ressusciter en 2012 avec l'oppressant La Chasse. Confirmant son retour en forme avec la beauté plastique de Loin de la foule déchainée, il présente cette année La Communauté. La Communauté nous raconte l'histoire d'une famille qui décide, pour payer l'immense maison familiale, de créer une communauté et d'intégrer plusieurs personnes extérieures à la famille et de vivre tous ensemble en partageant tout égalitairement. Les illusions idéologiques et la motivation des débuts vont bientôt devoir se confronter aux conflits.

Le film ressemble à un retour aux sources car en effet nous retrouvons le couple phare d'acteurs de Festen, Ulrich Tomsen et Trine Dyrholm, qui, s'ils ne jouent pas les mêmes rôles, forment une nouvelle fois un couple très fort. Le film est également basé sur la pièce de théâtre du même nom écrite par Vinterberg, et prend donc pour point de départ le plus grand talent de Vinterberg, soit l'écriture de ses personnages et de leurs interactions. L'image du réalisateur n'a depuis longtemps plus rien à voir avec celle du Dogme, l'image crue est devenue magnifique, sa lumière souffle le chaud et le froid et sa façon de filmer fait preuve d'un talent incroyable pour saisir tous les détails des attitudes et échanges entre les personnages qui font la saveur de son cinéma. Chacun de ses plans exprime des éléments indispensables, donne du sens. Vinterberg parvient par l'image à donner une profondeur émotionnelle et une densité folle a ses personnages.

Le casting est excellent, non seulement celui de la famille mais également de tous les membres de la communauté. On y retrouve notamment Fares Fares, déjà vu dans les excellentes Enquêtes du Département V. Chaque personnage, bien que parfois peu développé, parvient à exister à l'écran, à être attachant et à posséder un caractère propre. Si l'effet choc n'est pas celui de Festen, Vinterberg arrive toujours à nous prendre aux tripes, notamment par le discours de Freja. Son film possède un souffle donné par ses personnages et par sa façon de les filmer dans leur fragilité et leurs émotions, qui nous rappelle qu'il n'est pas simplement celui qui a sidéré Cannes avec Festen, mais qu'il fait partie des grands.

Titre Original: KOLLEKTIVET

Réalisé par: Thomas Vinterberg

Genre: Drame

Sortie le: 18 janvier 2017

Distribué par: Le Pacte

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