De Lisa Azuelos
Avec Sveva Alviti, Riccardo Scamarcio, Jean-Paul Rouve
Chronique : Plus que le destin d’une icône de la culture populaire, Dalida se révèle être un touchant portrait de femme. Une femme triste, en perpétuelle quête d’un bonheur qu’elle ne fera jamais qu’entrevoir. Les rares moments joyeux de sa vie auront été ceux passés sur scène ou dans les bras d’un homme. Mais finalement, Dalida aura vécu une existence marquée par une insatisfaction maladive et une solitude chronique, une existence dramatiquement frappée par la mort.
Réputée pour sa mise en scène dynamique et vivante, moins pour la sophistication de ses réalisations, Lisa Azuelos (LOL, Comme t’y es belle) parvient, à modeler son récit d’une manière intéressante, entre flash-backs, témoignages et une plus classique linéarité. Cette pluralité de choix narratifs pourrait être une faiblesse, elle permet au contraire de maintenir l’intérêt et d’éviter les longueurs souvent inhérentes au genre. Elle a surtout eu le flair / la chance / le talent (au choix) de dénicher une actrice sidérante de mimétisme avec la star. Sveva Alviti est de surcroit suffisamment bonne interprète pour qu’elle traduise parfaitement le malaise et la solitude qui ont ravagé la vie de l’artiste. A ces côtés brille surtout Riccardo Scarmacio, très fin dans son interprétation d’Orlando (quoique sans doute un poil flatteuse puisque le frère de Dalida a co-écrit le scénario).
Enfin, si ses chansons ne sont pas ma tasse de thé, loin de là, elles prennent une autre dimension lorsqu’on s’aperçoit qu’elles viennent toutes raisonner en écho aux épisodes de la vie romanesque de l’artiste. Leur utilisation en arrière-plan plus que comme moteur du récit confirme la volonté de la réalisatrice de se concentrer sur le destin tragique d’une amoureuse maudite plus que d’une vedette de la chanson.
Dalida s’avère donc être un biopic réussi, un portrait émouvant parcouru par une indicible tristesse et une terrible mélancolie.
Synopsis : De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire… Une femme moderne à une époque qui l’était moins … Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.