STRANGER THINGS : Netflix frappe fort dans la SF ★★★★☆

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Un quasi sans faute pour cette série novatrice qui se dévore vite… très vite !

Lorsque Will Buyers est enlevé, dans la petite ville de Hawkins, Indiana, ses copains Mike (Finn Wolfhard), Dustin (Gaten Matarazzo) et Lucas (Caleb McLaughlin) mènent l’enquête pour le retrouver, alors que toute la communauté semble avoir baissé les bras. Leurs investigations les mèneront sur les traces d’une terrifiante créature, d’un laboratoire mystérieux et d’un projet expérimental. Ils croiseront sur leur route Onze (Milly Bobby Browng), jeune fille aux pouvoirs surnaturels puissants.

Il y a du Super 8 dans Stranger Things. Une pointe des Goonies aussi. Mais la série s’éloigne bien vite de ses références pour proposer un scénario sans temps mort, probablement moins léger que celui de J.J. Abrams.

L’écriture ne laisse jamais respirer, alterne les moments d’intense suspense aux scènes plus loquaces, qui ne font qu’ajouter des questions, encore des questions. On se souvient de l’addiction que provoquaient les mystères égrainés dans la série X-Files. L’intérêt est ici le même, plus condensé encore, car le format de la saison (huit épisodes seulement) intime l’ordre aux créateurs de ne rien laisser au hasard, de rendre chaque épisode palpitant. Et ils y parviennent avec talent.

La série se dévore donc comme un popcorn savoureux, croquant et addictif. On a entendu dire que la série était estampillée « Spéciale Ado ». Que nenni ! En valsant entre les codes de la science-fiction, du film d’horreur et du teen movie, la mise en scène réalise un sans-faute. Elle joue constamment avec nos nerfs, un hors-champ mystérieux, les craquements, les sons égrainés dans un timing percutant… Tout cela enrobé d’un délicieux style visuel des années 80, jusqu’au générique composé de néons rouges sur fond de musique électro « vangelissienne ». On conseillera donc Strangers Things aux spectateurs possédant déjà de sérieuses références dans les genres cités plus hauts : ils apprécieront d’autant plus les clins d’oeil mais aussi les libertés prises par les créateurs avec les longs métrages cultes tels que Scream, E.T. ou l’univers de John Carpenter.

L’aspect novateur de Strangers Things provient des enfants, rarement sous les projecteurs dans l’univers des séries. Ici, le trio de garçons est irréprochable, d’une grande justesse. Bien que la répartition des rôles soit attendue (le jeune black, le gentil touchant et le geek rigolo), l’entente est parfaite et naturelle, démontrant une excellente direction d’acteur de la part des trois réalisateurs (Matt et Ross Duffer ainsi que Shawn Levy). La jeune Milly Bobby Brown (« Onze ») apporte une beauté pure et une grande expressivité à son personnage peu loquace, au centre de l’attention des garçons… et des spectateurs. Enfin pour compléter cet excellent casting, notons la présence de Wynona Ryder et de David Harbour (Suicide Squad, Stricly Criminal), venus du cinéma pour composer le duo d’adultes qui encadre et aide les adolescents. L’équilibre entre eux fonctionne, sans que la présence adulte verse dans le cliché de ceux qui ne comprennent rien à rien.

Stranger Things est visible dans le catalogue Netflix depuis juillet 2016. Une seconde saison est en production… elle aura fort à faire pour être à la hauteur de la première. Réponse tout début février 2017.

La Cinéphile Eclectique (Carnets Critiques )

Série créée par Matt et Ross Duffer, diffusée à partir du 15 juillet 2016 sur Netflix.

Avec Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Milly Bobby Browng, Wynona Ryder, David Harbour…