Je vous propose de découvrir ce que pense l’immense scénariste Jean-Claude Carrière de l’hégémonie des screenwriting gurus, et de l’évolution de l’écriture de nos fictions. Je ressens la même chose, mais c’est bien plus intéressant quand c’est lui qui vous l’explique. 😉
L’extrait qui suit est issu de l’ouvrage L’esprit libre: Entretiens avec Bernard Cohn, dans lequel Jean-Claude Carrière revient sur son éblouissante carrière d’écrivain, scénariste, parolier et metteur en scène. Il a notamment collaboré avec Louis Malle, Luis Buñuel, Jacques Deray, Pierre Etaix, Milos Forman, Alain Corneau, Philippe de Broca, Volker Schlöndorff, Jean-Luc Godard, Jean-Paul Rappeneau, Michael Haneke, Philippe Garrel, et il a été couronné de nombreux prix pour son écriture. Bref, en matière de scénario, Jean-Claude Carrière est un expert, et je dois dire que le plus le temps passe, plus j’adhère à son credo:
Cet extrait est relayé dans les pages de l’excellent manuel dont je vous ai parlé récemment. J’avoue que depuis que je suis passée à la réalisation, j’aborde l’écriture de scénario sous un angle moins formel, rigide, que par le passé. Cela ne veut pas dire pour autant que je balance la dramaturgie aux orties, hein, mais simplement qu’il faut savoir s’affranchir de certaines règles, au profit de l’émotion de ses personnages, de temps à autre. 😉
Le problème, ces derniers temps, c’est que certains producteurs et décideurs s’offrent trois jours de séminaire avec tonton Truby et décrètent, par la suite, qu’il n’existe qu’un modèle de scénario, auquel ils ont bien entendu tout compris, et que ces crétins de scénaristes français (nous donc), doivent l’appliquer, à grands coups de marteau s’il le faut. Est-ce que cela profite à l’écriture des fictions hexagonales? Hem… 😉
Saines lectures pour scénaristes, mais aussi diffuseurs, producteurs, directeurs littéraires et conseillers des programmes :
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