Un pitch romantico-spatio temporelle alléchant mais aux accents de déjà-vu. Deux jeunes ados, un garçon et une fille, vivant à Tokyo pour l’un et aspirant à une autre vie et vivant en campagne et aspirant à une vie Tokyoite pour l’autre vont par une forme d’enchantement échanger leurs vies et leurs corps pour quelques heures à des moments très aléatoires de leurs existences. Cà donne quelques scènes très drôle, comme celle du garçon se retrouvant dans le corps d’une fille, ce qui lui donne pour la première fois l’occasion de palper une paire de seins ; les siens, à moins que… Et puis voilà, que le passage d’une comète est annoncé au-dessus du Japon ; l’occasion pour le spectateur de constater que cette belle rencontre amoureuse fantastique l’est à plus d’un titre puisqu’ils ne vivent pas au même moment… La fille vit trois ans avant le garçon.
De ce pitch assez attrayant, Makoto Shinkai ne parvient pas tirer bien plus qu’une beauté esthétique impressionnante. Des fulgurances graphiques permanentes, une richesse picturale digne de la peinture qui pousse très vite les spécialistes à le comparer avec le grand maître Miyazaki. Mais où chez ce dernier la plénitude narrative et la retenue sont de mise ; Shinkai, lui, avance de manière hasardeuse avec de gros sabots, un manque de finesse et un style un peu trop m’as-tu vu. Décevant. Un montage au cutter soutenu par de grands renforts d’une musique pop insupportable et la coupe est pleine. Au bout du « conte » ou de cette fable reste un goût sucrée d’un manga pour ado en quête de storyettes romantico fantastique. Là où « Le voyage de Chihiro » touchait un public large par ses nombreuses grilles de lecture ; celui-ci est beau, bien gentil mais un peu trop léger.Sorti en 2016Ma note: 8/20