Comme tous les jeudi soir, le 26 janvier à 20h40, Flavien Poncet animera et présentera le Ciné-Club de la La Fourmi. Soirée autour de La Sociale de Gilles Perret en présence de Stéphane Pagano de Fakir.
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La Sociale de Gilles Perret
Documentaire
France, 2016, 1h24
Sortie nationale 9 novembre 2016
Résumé
Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour.
Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humaniste qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le connait aujourd’hui ?
70 ans plus tard, il est temps de raconter cette belle histoire de « la sécu ». D’où elle vient, comment elle a pu devenir possible, quels sont ses principes de base, qui en sont ses bâtisseurs et qu’est-elle devenue au fil des décennies ?
Au final, se dresseront en parallèle le portrait d’un homme, l’histoire d’une longue lutte vers la dignité et le portrait d’une institution incarnée par ses acteurs du quotidien.
A propos du film
Dans La Sociale, le savoyard Gilles Perret poursuit l’exploration de notre histoire sociale commencée dans les Jours Heureux consacré, film au Conseil national de la Résistance (CNR). Un peu comme dans Walter, retour en résistance, le réalisateur raconte un moment important de notre histoire à travers le prisme d’un homme haut en couleur, Jolfred Frégonara 96 ans, militant CGT, chargé de la mise en place des caisses de Sécurité Sociale en 1946 en Haute-Savoie.
Le film nous montre comment la mobilisation de la classe ouvrière a permis la création de la Sécu. Son principal bâtisseur se nommait Ambroise CROIZAT, fils d’ouvrier, ministre communiste à la Libération. Notons la précision apportée par sa fille, le ministre touchait de la part du PC un salaire d’ouvrier spécialisé. Son salaire de ministre et de député étaient versés au PC pour permettre à ce dernier de vivre et éviter tout risque d’embourgeoisement des cadres du parti. De quoi nous faire réfléchir sur les évolutions subies par notre société !
Puis le réalisateur emmène Jolfred à l’école des cadres de la Sécu de St Etienne. Il s’agit d’un moment émouvant du film. Cette rencontre va bousculer les jeunes étudiants et leur vision de gestionnaire de la sécu. Jolfred racontent qu’en 46 les gens avaient des convictions, y croyaient et y allaient.
» On ne s’imagine pas ce qu’a pu être ce fabuleux moment de la construction. Commençait une nouvelle ère de dignité. Nous montions les caisses dans un enthousiasme incroyable parce que nous savions que nous allions, pour la première fois, pouvoir nous soigner et jouir du repos décent de la retraite et tout cela à travers une institution que nous allions gérer nous-mêmes. » Jolfred Frégonara
Ensuite, Gilles Perret montre la reconquête par les classes dirigeantes de la Sécu et la prédominance de l’économique sur le politique dans la gestion de la Sécurité Sociale. Alors que des intervenants accusent la Sécu d’être un gouffre financier et de mener la France au désastre, le sociologue et économiste Frédéric Pierru explique qu’aujourd’hui les français disposent de bien plus de moyens qu’en 1946. Encore faut-il le vouloir !
» Entre histoire et présent, entre pédagogie et émotion, le réalisateur haut-savoyard rappelle que la sécurité sociale n’est pas un dossier comptable mais un enjeu humain. Et si, plutôt que financier, le plus grand trou de la Sécu était mémoriel ? (…) En lui rappelant le passé, Gilles Perret aide le spectateur à mieux comprendre son présent et semble l’interroger sur l’avenir : « et maintenant, tu fais quoi ? ». (Eco des pays de Savoie)
Le réalisateur Gilles Perret
Dans La Sociale, il nous raconte l’histoire de la Sécurité Sociale, d’où elle vient, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle pourrait devenir. Une Histoire peu ou pas racontée, une Histoire d’une lutte qui n’est jamais finie.