Enième film choral pour Claude Lelouch qui aime toujours autant à parler d'amour sous toutes ses formes en mêlant et entremêlant les liens entre ses personnages. Car pour une grande partie de ses films il s'agit ni plus ni moins que des variations plus ou moins libre d'une même histoire. Avec ce film il retrouve une grande partie de ses équipes des films précédents que sont "Il y a des jours... et des lunes" (1990) et "La Belle Histoire" (1992). On suit donc deux sous-intrigues qui se recoupent par un procès prévu au calendrier. L'histoire de trois mecs en détresse amoureuse qui vont faire des conneries pour combler comme ils peuvent. Ils sont joués par le merveilleux trio Gérard Darmon, Jacques Gamblin et Vincent Lindon. C'est aussi l'histoire de deux couples (Francis Huster-Alessandra Martines et Fabrice Luchini-Marie-Sophie Lelouch) qui s'entrecroisent avant de se retrouver pour raison professionnels au tribunal... On reconnaitra également dans de petits rôles Antoine Duléry et Cristina Reali (conjointe de Huster de 1991 à 2008).
Pour l'anecdote Claude Lelouch à la malice (façon Woody Allen) de faire tourner dans son film les femmes de sa vie, Evelyne Bouix (sa compagne 81-85 et mère de sa fille Salomé qui joue dans le film aussi), Marie-Sophie Lelouch (épouse 85-92) et Alessandra Martrines (future épouse 95-2009)... Si on connait le style Lelouch on devine d'avance la déconstruction particulière dont raffole le réalisateur, à savoir deux récits qui paraissent distincts et qui se relient en fin de film. Lelouch voulait retourner à la comédie après l'accueil de son film précédent. Voici donc une comédie sur l'amour, le cinéaste jouant de malice et de coquinerie dans les rapports homme-femme où comment, finalement, les femmes mènent le jeu.
Cocasse souvent, d'un humour à la fois commun et populaire où trois pieds nickelés se font hors-la-loi à la façon de gamins immatures et où deux couples bourgeois philosophent à leur manière sur la fidélité au sein d'un couple. Souvent drôle Lelouch perd un peu le fil de son récit vers la fin qui passe le cap du burlesque un peu trop brusquement, on frôle la clownerie alors que jusqu'ici un certain réalisme plaçait le spectateur au même niveau que les personnages. Dommage... Cependant les acteurs sont magnifiques et offrent de belles performances à l'exception surtout de Alessandra Martines, très belle mais sans doute la plus limitée niveau talent. Fabrice Luchini offre quelques passages cultes qui lui vaudront le César du meilleur second rôle en 1993. Le réalisateur de "Un homme et une femme" (1966) et de "Itinéraire d'un enfant gâté" (1988) signe pourtant un très bon film, un de ceux qui nous rappelle que Lelouch a parfois de belles inspirations.
Note :