SHERLOCK SAISON 4 : Petit coup de mou ? ★★★☆☆

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Le retour de la série phare autour du plus célèbre détective, tant attendu, apporte satisfactions… et déceptions.

Il y a un an était diffusé sur la BBC The Abominable Bride, épisode spécial réalisé pour faire patienter les fans qui attendaient inlassablement la quatrième saison de la série Sherlock. La notoriété de Martin Freeman (Dr John Watson) et de Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes) compliquant leurs emplois du temps, le tournage de leurs nouvelles aventures tardait, tardait… La tension était donc à son paroxysme le soir du 1er janvier dernier pour le lancement de la saison.

Bien que le plaisir de revoir ce duo parfaitement équilibré reste encore intact, on ne peut cacher notre déception après le premier épisode, The Six Thatchers. On retrouve bien entendu une excellente qualité de production, de la prise de vue aux acteurs en passant par les incrustations à l’écran, qui sont devenues la marque de fabrique esthétique de la série. De nouveaux cadrages et certains jeux avec les effets spéciaux sont d’ailleurs appréciables au fil des épisodes.

Si la transition avec le dernier épisode de la troisième saison, à l’apothéose pétrifiante, est bien amenée, le rythme de The Six Thatchers se cherche, et le scénario traîne. Comme si ce premier chapitre n’était réalisé que pour sa fin, percutante et bouleversante. Les jokes s’enchaînent pour offrir un fan service plaisant mais plus tout à fait suffisant : The Abominable Bride tenait déjà ce rôle, contentait tout en faisant sourire. Maintenant, on attend du lourd, du condensé, choses auxquelles on avait été habitué dans les trois premières saisons.

Après cette entrée en matière un peu molle, The Lying Detective rehausse heureusement notre intérêt avec un bad guy charismatique (l’excellent Toby Jones) et un scénario plus complexe qui amène (un peu tard ?) le fil conducteur de la saison. Cette ligne dramatique commune constitue l’attaque la plus personnelle que Sherlock Holmes ait eu à essuyer.

Dans le troisième épisode, The Final Problem, la mise en scène joue avec les codes des films « claustrophobiques » (Cube, Panic Room). Les éclairages et les décors soigneusement choisis en font un épisode à part dans tout l’univers de Sherlock, produisant de sérieux instants de tension. Ainsi, la première séquence semble tout droit sortie de Chucky (Tom Holland, 1988) ou « Il » est revenu (Tommy Lee Wallace, 1990), pour notre plus grand bonheur. Qu’il est plaisant de voir la réalisation s’aventurer en terres encore inconnues ! La dimension personnelle du scénario rajoute à notre empathie et finit de nous convaincre que cette saison n’est pas qu’une saison de transition. Comme les précédentes, elle doit se considérer dans son ensemble. Et si, avouons-le tout de même, la saison 4 est probablement la plus faible de la série, elle se regarde encore avec un œil curieux.

La Cinéphile Eclectique (Carnets Critiques )

Série créée par Steven Moffat et Mark Gatiss. Saison 4 diffusée à partir du 1er janvier 2017 sur la chaîne britannique BBC et actuellement sur France 4.

Avec Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Mark Gatiss, Louise Brealey, Amanda Abbington