[CRITIQUE] – Seuls (2017) !

SeulsRéalisé par : David Moreau

Avec: Sofia Lesaffre, Stéphane Bak, Jean-Stan du Pac, Paul Scarfoglio, Kim Lockhart et Thomas Doret

Sortie : 8 février 2017

Durée : /

Distributeur : StudioCanal

Synopsis :

Leïla, 16 ans, se réveille en retard comme tous les matins. Sauf qu’aujourd’hui, il n’y a personne pour la presser. Où sont ses parents ? Elle prend son vélo et traverse son quartier, vide. Tout le monde a disparu.  Se pensant l’unique survivante d’une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes : Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qui est arrivé, apprendre à survivre dans leur monde devenu hostile… Mais sont-ils vraiment seuls?

 3,5/5

Alors là ! Quel véritable plaisir de commencer l’année sur un film français aussi bon et qui se projette comme étant un petit blockbuster dans l’hexagone ! Ce qui fait du bien également, c’est la façon qu’a eu le réalisateur David Moreau à réaliser Seuls, sans en adapter à la lettre les bandes dessinées. Il s’inspire du premier cycle comportant les 5 premiers tomes de Gazzotti et Vehlman.

David Moreau reprend alors des idées pour faire une œuvre plus personnelle mais qui garde toujours l’esprit et l’ingéniosité de Seuls. On a tous rêvé étant petit d’un monde sans nos parents où l’on pourrait faire ce que l’on veut quand bon nous semble. A la vue de Je suis une Légende avec Will Smith, on s’est dit que finalement l’idée n’était pas terrible. Avec Seuls l’idée de vivre sans parents est intrigante, mais les problèmes montent crescendo par la suite rendant le film dramatique avec sa part de fantastique. Seuls peut être interprété de bien des manières pour le spectateur. A la limite du purgatoire, ou encore d’une envolée onirique dont les sujets ne se réveillent jamais, Seuls est l’exemple même du film complexe avec en premier plan un scénario facile à comprendre pour tous. Et bien des thèmes sont traités dans ce film, avec d’un côté les protagonistes et de l’autre les lieux.

Seuls

La référence au purgatoire se fait avec l’affiche du film – mais aussi dans la bande-annonce – avec un épais brouillard qui envahit un Paris remodelé pour le film. Un brouillard assez similaire à celui vu dans la série Lost et qui dans la vision religieuse représente des âmes qui ont besoin d’aide pour atteindre le Ciel. L’appui religieux se conclut avec la présence d’une église où se retrouvent les protagonistes, montrant ainsi la force du scénario. Seuls est un film qu’il faudrait analyser scène par scène tellement David Moreau en a tiré le meilleur de la bande dessinée sans en faire un mauvais potage. On ne s’ennuie pas une fois dans ce film. On ne tombe pas dans un film « bête » qui ne sert qu’à faire plaisir aux fans par exemple ou encore dans un film facile qui conclurait son histoire d’une façon basique comme bon nombre d’autres films l’auraient fait.

Les adolescents et protagonistes de Seuls, se complètent entre eux grâce à leur savoir, leur différence et leur personnalité. Leur adaptation dans un monde hostile se fait rapidement montrant ainsi la capacité d’adaptation de l’être humain, et cela malgré les différents caractères et grâce au monde dans lequel ils ont grandi et évolué. Un monde qui n’a cessé de progresser dans le domaine de la technologie et qu’on retrouve par le biais d’un personnage. Moment de nostalgie, le club des cinq refait surface ! Ce club est involontairement mené par Leïla (Sofia Lesaffre) qui a un tempérament de leader malgré sa fragilité. Affectée énormément par le fait de ne plus avoir sa famille et surtout son grand frère, le personnage de Leïla est celui qui gagne le plus en maturité dans le film. Sorte d’élue dans ce monde, elle est une jeune femme forte, intelligente et d’une véritable gentillesse. Stéphane Back, qui incarne Dodji, est un peu le protagoniste de la bande dessinée. Ici, il est plus en recul mais garde une importance cruciale dans le déroulement du film. Il est le détonateur qui permet à Leïla de comprendre le monde qui l’entoure. Les autres personnages sont assez stéréotypés, mais la diversité qui les entoure forme un mystère sur lequel se base le film.

On est yeux grands ouverts dans cette adaptation française aux allures américaines, avec une photographie très bien travaillée et des plans (notamment dans le parc d’attraction) riches en couleurs. L’ambiance est bien plus sombre que dans la BD, la raison aussi aux personnages qui sont ici plus âgés.

Quelques longueurs se retrouvent dans cette adaptation de Seuls, rien n’est parfait mais la manière dont David Moreau réussi à nous captiver et à prendre des risques est excellente.

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