Synopsis : " Quelque part en Allemagne des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d'adopter une manœuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique...
Avec Les Confessions, Roberto Andò signe son sixième film de fiction en tant que réalisateur. Il a également réalisé trois films documentaires, dont un pour la télévision italienne. Italien d'origine et essentiellement reconnu dans son pays, le cinéaste aura cependant rapidement montré son amour envers le cinéma européen et plus particulièrement : la France et ses acteurs. Michael Lonsdale, Anna Mougladis ou encore Daniel Auteuil. Un amour pour la France que l'on retrouvait au travers du film Sotto Falso Nome, aussi titré Le Prix du Désir, mais également dans sa précédente œuvre Viva la Libertà dont l'arc narratif principal contait l'histoire d'un homme de pouvoir fuyant son pays et ses devoirs pour rejoindre la France et quelqu'un qui lui est proche. L'envie de dépasser les frontières italiennes était déjà là, l'envie de faire du cinéma italien, d'en reprendre les codes, tout en lui ouvrant les portes des autres pays. Avec le film Les Confessions, Roberto Andò s'inscrit pleinement dans une volonté de continuité. Une continuité dans cette envie de réunir plusieurs états et cultures dans un seul et même film, dans une seule histoire où ils seront confrontés les uns aux autres. Autour d'une table ronde se rencontrent des personnages de pouvoir, mais de tous pouvoirs. Au travers de son large - et trop grand - panel de personnages, Roberto Andò décline le pouvoir sous ses différentes formes possibles. Politiciens, écrivains et personnages de scènes, mais également un homme d'Église. Chaque personnage possède un pouvoir, sa propre façon d'influencer, de changer, certaines personnes et mentalités sans pour autant pouvoir changer le monde à elle seule. Roberto Andò parle une nouvelle fois du pouvoir, mais va cette fois le faire à la manière d'un romancier. À la manière d' Agatha Christie et de ses enquêtes familières toutes à chacun. Un meurtre, le meurtrier est dans la salle, mais qui est-il ? Une histoire somme toute classique et banale, mais dont l'essence ne repose pas sur la quête du meurtrier, mais la façon dont il s'y est pris et pourquoi l'a-t-il fait ?
Les Confessions repose sur un scénario au raisonnement logique et à la mise en scène suffisamment bien élaborée pour faire surgir l'aspect sombre de chacun des personnages. Quelques cadres bien senti, et quelques jolies références picturales vont appuyer ses aspects et délivrer un message sur ceux qui sont sensés avoir le plus de pouvoir sur le peuple. L'homme politique est-il plus de confiance que la starlette ou que l'homme d'Église ? Ce dernier ayant fait vœux de silence à un certain moment, va être la cible de tous les soupçons et donc au centre de ce jeu macabre. Un jeu intrigant, intéressant, même si pas suffisamment haletant pour tenir en haleine le spectateur de tout son long. Le manque de tension, notamment dans la bande originale trop en retrait, se fait ressentir et le montage, extrêmement lent, n'aide en rien à capter l'attention du spectateur. Un bien pour un mal, car le film a besoin de ces longueurs pour permettre aux acteurs de donner du corps à leurs personnages et à leurs donner véritablement vie. On y croît et prend un malin plaisir à les aimer, ainsi qu'à les détester. Interprété par un casting cinq étoiles, Toni Servillo, Connie Nielsen, Richard Sammel et Lambert Wilson en tête, même si très nombreux, les personnages sont intéressants et apportent chacun leur pierre à l'édifice. Les acteurs excellent et vont faire vivre le film et son histoire, à la manière d'une pièce de théâtre dont le décor est utilisé de temps à autre, mais s'avère n'être ni plus ni moins qu'un décor. Il y avait sûrement mieux et plus ambitieux à faire, mais il n'en demeure pas moins un bon thriller au casting impeccable.