Synopsis : " Alice, seule survivante de la bataille de Washington contre les zombies, doit retourner à l'endroit où le cauchemar a débuté : le Hive à Raccoon City. C'est là, qu'Umbrella Corporation a regroupé ses forces pour mener un assaut final contre les survivants de l'apocalypse. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique...
" Je m'appelle Alice et ceci est la fin de mon histoire. " En toute franchise, combien, à la sortie de la première bande-annonce ont déclarés : " Putain, enfin ! " ? Beaucoup, et ce, même de la part des adeptes que compte la saga cinématographique. Déjà quinze ans que la saga vidéoludique, majoritairement créée par le producteur japonais Shinji Mikami, a fait son apparition sur grand écran. Quinze ans que le réalisateur Paul W.S. Anderson et l'actrice américaine Milla Jovovitch portent sur leurs épaules la saga au cinéma. Le milliard de dollars de recettes à l'international est à portée, il est donc temps de mettre un terme à tout ça. Temps de mettre un terme à ce qui ne ressemble plus à rien depuis maintenant cinq épisodes. Le premier film, sobrement intitulé Resident Evil, était une adaptation qui prenait des libertés vis-à-vis des jeux vidéos, mais qui possédait son lot de bonnes idées artistiques et de mise en scène. La peur, faire peur aux joueurs était le leitmotive de la saga vidéoludique, là où Paul W.S. Anderson a très rapidement occulté cette notion en la remplaçant par le terme action. À l'instar des derniers épisodes vidéoludiques (Resident Evil 5 et 6), la saga s'est très rapidement vue attribuer une image " nanardesque ". Au fur et à mesure de la sortie des épisodes, les scénarios devenaient de plus en plus brouillons, confus, allant jusqu'à faire de fausses allusions aux précédents films et enchaînant incohérence sur incohérence, facilité sur facilité. Comment finir une saga qui n'a plus aucun sens ? Comment redorer le blason d'une saga simplement avec un acte final ? Pour cette dernière question, Paul W.S. Anderson cherche encore la réponse. Néanmoins, concernant la première, il a décrété qu'il fallait offrir aux spectateurs un spectacle mémorable digne de la fête nationale américaine. Resident Evil : Le Bouquet Final.
Un compte à rebours; le retour à Raccoon City; le retour dans le Hive et plusieurs combats opposant Alice au Dr. Isaacs. Voilà ce que réserve Resident Evil : Chapitre Final, voilà ce qui a été rédigé sur le post-it servant de papier de scénario pour le film. En ce qui concerne les dialogues, ces derniers ont été très certainement improvisés lors des prises, donc pas de travail réalisé en amont de la production. Cependant, malgré son scénario risible au possible, Resident Evil : Chapitre Final réussi à conserver l'attention du spectateur grâce au spectacle proposé. Un spectacle dont le rythme ne faiblit à aucun moment, tant dans l'enchaînement successif des évènements et scènes d'actions, que dans le découpage proposé. Un découpage difficilement qualifiable ou appréciable, mais un long-métrage qui, plus globalement, est loin d'être une purge visuelle. Quelques belles idées artistiques lui permettent de s'octroyer une atmosphère apocalyptique, crasseuse et insalubre, tant en intérieur qu'en extérieur. Il n'y a plus âme qui vive, la mort rôde et réside dans chacun des lieux de la planète. Intéressant, mais malheureusement sous-exploité à cause de la focalisation faite sur l'action et non l'horreur véritable. Paul W.S. Anderson s'y essaye à une reprise et réussit amplement à créer une atmosphère anxiogène, et ce, très rapidement malgré l'usage de codes hollywoodiens déjà datés (silence de plus en plus oppressant, bruitage brusque/brutal et montage rapide pour faire sursauter sans avoir à jouer sur la mise en scène ou l'arrière-plan visuel). Une tentative qu'il ne réitèrera pas - ce qui va créer une frustration chez l'adepte d'horreur et de la saga - puisque le réalisateur va reprendre sa routine et enchaîner de nouveau les scènes d'actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres, mais au montage et à la réalisation aussi impersonnelle qu'indigeste. Didactique au possible, aucun intérêt de porté à l'arrière-plan ou aux décors, le but du montage/découpage réalisé par Doobie White est de donner du rythme à l'action et d'occulter la " non-mise en scène " de Paul W.S. Anderson. Une mise en scène à la pauvreté abyssale, dont les seules rares idées ont déjà été exploitées et maîtrisées dans des films qui ont déjà quelques années, voire avant (cf : Mad Max ou encore The Book of Eli réalisé par Albert et Allen Hughes). Les plans sont brefs, sans intérêts, pas travaillés. Un plan = une action; Une action = un plan. Un scénario catastrophique, une réalisation insipide, un découpage brutal, une bande originale bruyante... Resident Evil : Chapitre Final est un beau nanar. Un nanar aux scènes d'actions spectaculaire et dont les dialogues et le surjeu des acteurs fait allègrement rire et sourire. Amateurs du genre, si vous n'avez pas peur de perdre quelques neurones au passage, faites-vous plaisir. Pour les autres, passez votre chemin et allez voir n'importe quel autre film à l'affiche (sauf xXx : Reactivated faut pas déconner non plus).