Loving, critique

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Il aura fallu l’attendre longtemps depuis sa présentation à Cannes. Loving de Jeff Nichols sort maintenant dans les salles avec la volonté de concourir aux Oscars. Malheureusement, c’est la première fois que le réalisateur déçoit.

Loving, critiqueOn ne pourra reprocher à Jeff Nichols de s’essayer à différents genres tout en restant en permanence fidèles à ses obsession. De Shotgun Stories à Midnight Special en passant par Take Shelter et Mud il aura abordé d’un point de vue tout à fait personnel le portrait  local, la fable de l’enfance, le film catastrophe ou la SF avec cette proximité avec l’Amérique profonde et sa manière particulière de voir la paternité. Et il continue cette fois dans le drame un peu mélo de Loving.

Ici, Jeff Nichols s’intéresse à l’histoire Richard et Mildred Loving. Lui est blanc, elle est noire, et dans l’Etat de Virginie des années 50, un couple marié interracial ça ne passe pas du tout. Arrêtés et expulsés loin de leur famille par que leur amour ne convient pas aux autorités, ils vont devoir se battre pour revenir.

Loving, critique

Loving est donc un sujet en or pour Jeff Nichols qui retrouve donc ici certains thèmes qui font tout son cinéma. Cependant, il peine d’emblée à trouver un angle qui soit un tant soit peu prenant. En refusant autant le mélo que le pamphlet, il se retrouve dans un  entre deux qui n’a finalement pas grand chose à dire et ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Pourtant la réalisation est agréable mais elle n’illustre pas grand chose tant le combat met du temps à se concrétiser et ne va pas très loin à part quelques échanges avec un avocat et la presse. On ne sent pas de volonté de changement très profonde.

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Même pire que cela, le scénario ne nous offre pas vraiment des personnages très intéressants. En effet, le couple, interprété par Joel Edgerton et Ruth Negga qui s’avèrent tous deux particulièrement transparents, ne cesse de se faire ballotter par les circonstances sans rien faire, acceptant sa condition. Ainsi, lorsque la police arrive pour les délogé, ils ne vont pas résister une seconde. Un résignement qui occupe tout le film avant d’aborder ensuite le combat à mener de manière très légère avec quelques coups de fils et ne nous implique pas plus que ça.

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Il faut aussi noter qu’on ne sent pas forcément entre les 2 acteurs un amour infini. En dehors de la scène touchante où le photographe joué par Michael Shannon (seul moment qui vaut la peine de se réveiller pendant la séance) prend le couple en photo, ils ne font que se regarder en chiens de faïence et se prendre la main pour nous convaincre mais on a peine à y croire.

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Bref, entre un combat qui ne prend pas, un manque d’émotion flagrant et un refus de prendre le taureau par les cornes, ce Loving ne provoque qu’un ennui poli. C’est dommage car Jeff Nichols nous avait habitué à plus percutant et plus d’émotions.