ROUES LIBRES (Critique)

ROUES LIBRES (Critique)ROUES LIBRES (Critique)SYNOPSIS : Rupaszov, ancien pompier, est en fauteuil roulant depuis trois ans, suite à un accident de travail. Le cynisme et l'alcool l'aident de moins en moins à supporter son état. Zolika, tout juste 20 ans et passionné de bande dessinée, vit en fauteuil depuis toujours. Leur rencontre improbable redonnera à chacun goût à la vie. Surtout quand Rupaszov, se mettant au service du chef de la mafia locale, décide d'utiliser leur handicap comme couverture...

Roues Libres est le second métrage du réalisateur hongrois Attila Till après Csicska, sorti en 2011. Il y retrouve l'acteur Szabolcs Thuróczy dans un nouveau rôle, celui du taciturne ancien pompier Rupaszov, cloué dans un fauteuil roulant. Le synopsis officiel ci-dessus est quelque peu mensonger et ce n'est pas dévoiler l'histoire que de raconter réellement ce qui se passe, cela étant établi dès le début du film. Les héros, ce sont Zolika et Barba . Tous les deux handicapés, ils s'inventent une vie qui les sort de leur quotidien morne dans un centre spécialisé en créant une BD contant leurs aventures et celles de Rupaszov, handicapé en fauteuil devenu tueur à gages qui les entraîne dans ses aventures. Le film se complaît à maintenir une frontière ténue entre la réalité et le fantasme, et l'on finit par nous-mêmes être très engagés dans leur histoire malgré les éléments nous rappelant régulièrement qu'il ne s'agit que d'une histoire sortie de leur imagination. S'ils décrivent un drame sanglant et des histoires tristes, on rit également, mais loin de cette idée que le bon rire est celui où l'on ne rit pas d'eux mais où l'on rit avec eux, Roues Libres réussit le pari de nous faire rire d'eux avec eux, d'autant plus que les rôles de Zolika et Barba sont interprétés par de vrais acteurs handicapés. Cela ancre d'autant plus le récit dans le réel et dans sa volonté de dépeindre la réalité des difficultés liées au handicap.

ROUES LIBRES (Critique)

Leur BD est une catharsis évacuant toutes les frustrations liées à leur handicap, à leur solitude et à leur envie d'aventure. Tous les sujets y sont abordés, souffrance corporelle, souffrance mentale, vie sexuelle, problèmes de transport, regard des autres, ce sentiment de pitié qu'ils refusent, relations avec les parents, sentiment de culpabilité, apparence physique et image de soi, tout y passe. Et même lorsque cela est traité très rapidement, cela n'est jamais fait dans le misérabilisme ou la pitié. Lorsque Rupaszov se casse la figure en fauteuil dans l'escalier on ne le voit pas pleurer, on ne le voit pas souffrir le martyre. Il tombe, scène suivante, il est de nouveau dans son fauteuil, couvert d'hématomes.

ROUES LIBRES (Critique)

Le film est entrecoupé de scènes de dessin qui coupent un peu l'action mais permettent de nous resituer dans le réel et rappeler que leur histoire est fantasmée. Celle-ci est tellement engageante et prend toute la place dans le récit que sans les rappels nul doute que nous finirions par estimer qu'il s'agit de leur réalité avant le dénouement final. Cela est presque dommage, mais reste un choix de réalisation tout à fait compréhensible. Il faut souligner la prestation de Zoltàn Fenyvesi dans le rôle de Zolika qui possède une présence incroyable. Il illumine l'écran aux côtés de Szabolcs Thuróczy, comme une sorte de sex-symbol en fauteuil roulant, rappelant à chaque instant que le handicap qui le limite ne saura jamais l'empêcher d'être beau, d'être habité par une incroyable volonté et de s'accomplir.

ROUES LIBRES (Critique)

Titre Original: TISZTA SZIVVEL

Réalisé par: Attila Till

Genre: Action, Comédie

Sortie le: 15 Février 2017

Distribué par: Pretty Pictures

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