Moonlight, critique

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Après avoir remporté son statut de challenger aux Oscars, Moonlight vient donc de sortir sur les écrans français pour afficher toute sa sensibilité dans un milieu que l’on n’a pas l’habitude de voir ainsi exposé. Une oeuvre un peu longue et pudique qui vaut le coup d’oeil.

Moonlight, critiqueEn décrochant le Golden Globe du meilleur film dramatique, Moonlight est d’un seul coup devenir le principal challenger pour la cérémonie des Oscars, risquant de grappiller quelques prix au grand favori La La Land. Et pour cause puisque le film de Barry Jenkins remarqué depuis son passage au festival de Telluride aborde de manière très sensible différentes problématiques communautaires et intimes.

En effet, dans Moonlight nous suivons la vie d’un jeune black de Miami dans le Miami pauvre des dealers à 3 étapes de sa vie. Son enfance, son adolescence et sa jeune vie d’adulte sont ainsi marquées par sa difficulté à se faire des amis, un entourage coincé par les affaires de drogues et surtout … une révélation petit à petit de son homosexualité qui sera difficile à assumer dans ce milieu difficile. Une orientation qui rend alors le film plus sensible qu’on aurait pu le soupçonner au premier abord.

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Ainsi, Barry Jenkins avance son film en 3 temps bien distincts et chapitrés pour mieux marquer les étapes de la vie de Chiron, à chaque fois des étapes essentielles que ne font pas dans l’anecdotes, pour mieux comprendre sa relation avec sa mère, son milieu de dealer et son homosexualité. Avec un grande sensibilité, une photo magnifique, il place sa caméra au plus près du jeune homme pour nous faire comprendre toute la difficulté de sa vie, ses doutes, ses coups, ses espoirs régulièrement détruits et ses moments de paix fugaces.

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Si l’on n’échappe pas à certains passages un peu lourds (la première partie est un peu longue et heureusement rehaussée par la prestation de Mahershala Ali qui devrait récolter sans mal l’Oscar du meilleur second rôle masculin, le rôle de la mère droguée campée par Naomi Harris est assez cliché), le film développe tout de même tout son propos avec une pudeur inédite. En effet, là où l’on aurait pu voir un film de dealers black bling bling machos ou une explosion de testostérone mêlée à de érotisme vulgaire, il est ici surtout question de comprendre la psychologie d’un personnage à différentes étapes de sa vie avec sensibilité.

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Moonlight montre ainsi un personnage qui ne peu s’assumer pleinement, qui ne peut vivre pleinement sa vie, bouffé par son expérience passée qu’il n’a pu poursuivre. Avec une caméra lovée dans son intimité, Chiron se dévoile au spectateur plus qu’aux personnages secondaire dans un portrait très intéressant qui ose ne pas tout montrer. Et si nous avons un sentiment final de frustration car tout n’est pas encore accompli pour le personnage, il reste encore ensuite cette impression n’avoir vu un film à la poésie inattendue du clair de lune.