[INTERVIEW] – Gilles Daniel nous parle de sa web-série FACE AU DIABLE !

Par Pulpmovies @Pulpmovies

Alors que le premier épisode ne va pas tarder à dépasser les 50 000 vues, nous avons eu l’occasion de rencontrer Gilles Daniel pour parler de sa web-série : Face au Diable dont voici le synopsis:

Leader syndical énergique et charismatique, Hugo perd tout lorsque l’usine qu’il est censé sauver ferme, mettant 2000 personnes au chômage. Sonné, il se laisse entraîner dans une soirée et rencontre Clémence, une jeune fille peu farouche. Au lendemain de cette nuit mouvementée il comprend qui elle est : l’héritière de Philippe Legrand, le dirigeant d’un parti d’extrême droite. Paria dans son propre camp, séduit par la liberté de Clémence et intrigué par le vieux leader, Hugo va se rapprocher doucement de ce parti.

D’où vous est venue l’idée de la série ?

Gilles Daniel : La politique est un thème qui m’a toujours intéressé. S’intéresser aux extrêmes était quelque chose qui m’attirait. L’idée me trottait dans la tête depuis début 2015, j’avais envie de faire quelque chose avec un couple, un peu comme une comédie romantique, avec des idées très opposées pour chacun d’eux. France Télévision a fait cet appel à projet et je me suis dit « Tiens faisons cette série, et créons un univers au-delà de la comédie romantique ».

Pourquoi avoir choisi le format série plutôt qu’un long-métrage ?

G.D : Je suis producteur d’une série qui s’appelle Les Textapes d’Alice et on avait d’assez bonnes relations avec France Télé, donc on a sauté sur l’occasion d’un appel à projet. Pour l’instant je ne fais pas de long-métrage, je pense que ça aurait été un parcourt du combattant incroyable, alors que là on sait rapidement si on a gagné ou pas et si on a gagné, on sait le faire ! Puis on avait beaucoup moins d’argent que pour un long métrage (rires).

Quand est-ce que vous avez commencé à écrire le projet ?

G.D : Au mois d’avril (2015),  j’ai commencé à écrire, lorsque l’appel à projet a été fait, pour le rendre au mois de juin. Ensuite on a gagné au mois de septembre, une écriture a été lancée (arches, synopsis, scénario…) jusqu’en décembre. En mai / juin 2016 on a tourné.

C’était donc longtemps avant les périodes d’élections ! 

G.D : Oui c’était longtemps avant, on savait qu’il y allait avoir des élections mais on a volontairement évité d’en faire dans la série. Y a une affiche mais pas d’élection. Certes la série sort en pleine période électorale mais un autre moment aurait aussi été propice, il y a toujours une actualité en politique !

Quelles sont pour vous les contraintes du format : web-série ?

G.D : L’argent, car dans la durée on fait ce qu’on veut. On a fait 1h21, ce qui aurait pu être un petit film de cinéma. Ce sont plus des contraintes économiques et qui avec ce mode de diffusion nous demande de créer quelque chose où il n’y a pas une seule minute perdue, donc on tourne énormément. En tant que scénariste vous devez réfléchir à des journées – où quasiment toute une journée (ou demi-journée) – qui se passe au même endroit et on ne peut pas s’amuser à faire des voyages. Une scène perdue c’est de l’argent de perdu.

En tant que scénariste c’est un travail plus compliqué, il faut donner envie au spectateur de voir la suite tout en faisant le plus court possible.

G.D : Il fallait trouver des révélations, du suspens etc.. mais c’est un processus classique pour ceux qui écrivent des séries. Ce qui est particulier c’est qu’on a moins de temps, on doit directement annoncer le cliffhanger.

Est-ce que vous pensez que ce format est plus adapté qu’un format télévisuel ou cinématographique ?

G.D : J’aurais bien aimé faire un format télévisuel ou cinématographique, mais après je pense que le format sur YouTube permet de toucher des jeunes générations. Donc ça c’est important quand on peut se dire qu’à 14 ans on peut regarder Face au Diable et qu’on sait qu’on ne serait pas parti au cinéma pour voir un film politique ou une série en prime qui parle de politique. La liberté de ton n’aurait pas été simple à trouver à la télé mais au cinéma il n’y aurait pas eu de souci.

Dans un épisode, on voit un clin d’œil à Retour vers le Futur

G.D : Alors tout le monde me parle de ça, mais je ne comprends pas pourquoi. C’est parce qu’il y a la voix du DOC ? En fait, il y a une série que MORGANE Production a produite qui s’appelle Podcats qui est diffusée dans Face au Diable et la voix-off de cette série est la voix française du DOC dans Retour vers le Futur. On avait les droits c’était plus simple de l’insérer.

Face au Diable est une production de STUDIO 4 (France Télévision) et Morgane Production. Web-série politique et engagée créée par Gilles Daniel, les dix épisodes de Face au Diable sont disponibles sur internet.

La web-série comprend un casting conséquent avec Olivier Chantreau (Les Lyonnais, Moka…), Adèle Symphal, Guillaume Clerice ou encore Henry Guybet (Les Aventures de Rabbi Jacob, On a retrouvé la 7ème compagnie…).

Tous les épisodes sont à retrouver ici; ou sur la chaîne youtube de Studio 4 !