Avec : Karim El Hayani, Faten Kesraoui, Sylvia Berge et Sofiane Kesraoui
Date de sortie : 8 Février 2017
Durée : 1h16min
Distributeur : KMBO
Synopsis :
Depuis sa séparation, Faten vit chez son frère aîné, seule avec son bébé. Elle aime Karim et ils ont pour projet de se marier. En attendant de voir leur union se concrétiser, Karim doit se faire accepter par la famille de sa future femme. Mais il a bien d’autres défis à relever, à commencer par rassembler l’argent pour payer la cérémonie et trouver un vrai travail. Sera-t-il à la hauteur ?
3.5/5
Le mariage ? Et puis quoi encore ! Avoir des enfants ? Non merci, quel gouffre financier ! Grandir ? Hélas pas d’exception. Tout le monde y passe, le temps d’une vie. Mais grâce à l’amour, le temps file-t-il plus vite ?
LE CINÉMA FRANÇAIS, NOUVELLE GÉNÉRATION
Le thème majeur de Nous nous marierons n’est pas le couple en lui-même, mais ce que le futur mari va décider et entreprendre de sa vie. Les choix sont multiples et difficiles. Les décisions sont conventionnelles ou anticonformistes. Pour Karim, face aux deux options possibles, le dilemme reste entier et risqué. Devant l’injustice de sa vie, le traditionalisme semble être le meilleur vecteur d’un confort honnête et durable. A travers ce premier long-métrage, le réalisateur Dan Uzan dresse le portrait d’une petite famille de la banlieue parisienne, recomposée et musulmane. En cela le parti pris est osé, mais nous ne sommes pas déçus : enfin un film qui dépeint les problèmes de la vie quotidienne d’un couple franco-musulman ! Et finalement, d’une histoire sentimentale normale où un amour puissant se mêle à l’incertitude humaine. Pour ce film, la fiction rejoint la réalité : plus de questions que de réponses.
UNE MISE EN SCÈNE SOBRE
Dès les premières scènes, un ton grave, réaliste et contemporain ressort de Nous nous marierons. Nous entrons dans le récit d’un amour fébrile, insouciant et courageux. Pas de strass ni de paillettes, simplement le nécessaire pour une narration tendre et torturée. Le défaut de ce premier film est dans son point de vue, pas assez assumé. Dan Uzan, autodidacte, apporte certes une sobriété rare, permettant de questionner les codes cachés de notre société. Mais il est difficile de s’attacher aux deux protagonistes. En tant que spectateur, nous sommes souvent perdus entre l’image et l’intimité de cette relation. On sent le style du réalisateur se dessiner. Mais il reste encore un peu flou et de ce fait, il pourrait être plus percutant. Cependant, la direction des acteurs n’en reste pas moins profonde et délicate. Et les acteurs principaux – Karim El Hayani et Faten Kesraoui – collent parfaitement à leur rôle.
Nous nous marierons n’est pas pour les rêveurs, et tant mieux ! Comme la vie : ce film est dur, tendre, fragile et téméraire.