Ras le bol du Batman austère ? Heureusement, sa version Lego vient casser ces codes et nous offrir un long complètement débile, survitaminé et en même temps assez intelligent pour passer un bon moment.
Avec la Grande Aventure Lego, nous avions eu le droit à une excellente surprise, une ode à la créativité irrévérencieuse qui sortait des cases ! Et celui qui y avait marqué les esprits était sans conteste la version de Batman orphelin triste, habillé de noir et écoutant du métal. Evidemment, devant le succès du film et pour faire perdurer la franchise, un spin-off sur la version en brique du super-héros a été mise en chantier avec Chris McKay aux commandes. Un réalisateur dont c’est le premier film au cinéma mais qui avait déjà collaboré sur la Grande Aventure et qui a aussi fait ses armes sur l’inénarrable Robot Chicken ! Autant dire qu’esprit Lego allait bien être respecté.
Et c’est bien le cas. Pour le film original, Lego Batman commence sur les chapeaux de roues, à 100 à l’heure et il faudra attendre, après une nouvelle attaque du Joker déjouée par un Batman à l’ego surdimensionné, que le super-héros rentre dans sa batcave en briques pour avoir un peu de repos puis dérouler l’histoire. Et au centre de celle-ci, l’éternel traumatisme de l’orphelin et son besoin d’une famille et son adversité éternelle avec le Joker. Et en prime toute une troupe de guests, des méchants très méchants.
Si le message de Lego était la créativité, celui de Lego Batman est plus consensuel puisqu’il tourne autour de la famille. Ainsi le super-héros mégalo doit commencer à comprendre qu’il peut compter sur Alfred mais aussi sur le tout jeune Robin qu’il vient d’adopter par inadvertance ou Barbara Gordon, future Batgirl. Il se construit ainsi sa propre famille et va devoir mettre un peut son ego de côté … ou pas. Un message simple qui qui passera facilement auprès des enfants et des parents.
Mais les cinéphiles et geeks y trouveront aussi plus de choses. Ainsi Lego Batman n’hésite pas à se moquer de la licence, faisant des clins d’oeil aux films passés (toutes périodes confondues, même la vieille série kitsch y a droit) et surtout en explicitant enfin pleinement le côté gay de Robin ou encore la relation d’amour-haine qu’il y a entre Batman et le Joker. Ainsi par instants, on a même l’impression que le film Lego est finalement plus fidèle au mythe que les films. Donc oui, ce Lego Batman est bien un vraiment Batman, complètement déjanté certes, mais qui a sa propre vision de l’homme chauve-souris, trouvant le juste milieu entre le respect et la parodie.
Après, il ne faudra pas aller chercher plus loin. Avec une animation et une qualité graphique impeccables (on a toujours l’impression que ce sont de vraies pièces de Lego animées alors qu’il n’en est rien et les décors sont assez riches), une histoire simple et drôle sans être au niveau d’inventivité du film original, on passe un bon moment avec de nombreux sourires et ça fait plaisir.