CRAZY STUPID LOVE de John Requa et Glenn Ficarra
Je ne suis pas une grande adepte des comédies sentimentales, la seule que je cite régulièrement est "You've got Mail". Ensuite je crains toujours un peu des films chorales car je me méfie des guerres d'égo qui gâchent les histoires. Autant vous dire que si la veille je n'avais pas vu La la land je ne lui aurai pas donné sa chance. Et j'aurai eu tort.
Crazy stupid love est avant tout une vraie potion magique, d'un équilibre parfait.
Les personnages sont nombreux mais malgré tout il y a du temps accordé à chacun d'eux. L'écriture est telle que leurs présences dévoilent toujours quelque chose d'eux et ils ont une réelle épaisseur. Et même si Steve Carell est celui sur qui on s'attarde et qu'il nous permet de switcher d'un personnage à l'autre, sa présence n'écrase pas le récit.
La finesse du scénario se dévoile dès les premières images du film. Lorsque l'on comprend que le point de départ est une crise de la cinquantaine et qu'elle est déclinée à l'inverse de ce que l'on a pu voir en général au cinéma. C'est la femme qui trompe et qui est perdue entre un amant et un époux perclus d'amour pour elle. C'est cette situation qui créée un déséquilibre ou peut s'engouffrer l'humour et casser certains codes de la romcom . Je n'aime ni les scènes mélodramatiques, ni celles ou les personnages sont ridiculisés. Ici tout est traité avec finesse et dérision. Aucune mise en écho douloureuse, aucun moment dérangeant tout est harmonieux, bien fait et à mourir de rire.
Pour moi la vraie bonne idée est le rôle que tient dans l'histoire le fils des protagonistes. Robbie est le personnage touchant du film il oscille entre désillusions et le désir de croire en ses rêves et dans le grand amour. A l'image il est incarné par Jonah Bobo. Il est l'adolescent que l'on veut connaître.
Oui car la réalisation est à la hauteur de son scénario. Je trouve que l'exemple le plus marquant de la manière dont sont abordés les personnages est Jacob (Ryan gosling). Il y a des moments dont je vais me souvenir longtemps comme celui dans les vestiaires ou lorsqu'il sort sa chevalière. Ils sont à la fois Adrôles mais ils amènent quelque chose à l'histoire. Les réalisateurs arrivent à dynamiter son aspect de gendre idéal et au final à créer un homme encore mieux. Il est aussi symbolique du travail qui a été fait pour transposer l'état d'esprit des personnages dans la décoration de leurs appartements de leurs bureaux ou de leurs chambres. Les décors sont des sources d'informations en continue
Ce film m'a impressionné par son coté « sans prétention » , alors qu'il aurait tout à fait pu fanfaronner. Arrêtons nous cinq minutes sur le climax je ne crois pas avoir déjà été étonnée par un comédie romantique. Très souvent je vois vite les tenants et les aboutissants de l'histoire. Mais là, j'ai été menée par le bout du nez et je me suis fait cueillir. Et ce qui est incroyable c'est que cette coupure très fine dans le fil narratif débouche sur une scène de bagarre hilarante digne des films muets. Ça a été un vrai bonheur. Pour finir je reviendrai sur l'extraordinaire casting. Il convoque en plus de Steve Carell toujours aussi bon et attachant dans ce style de rôle, et Ryan Gosling parfait dans chacune des facettes qu'il porte avec aisance et naturel, les merveilleuses Julianne Moore et Emma Stone. Elles sont subtiles et discrètes mais pourtant elles dégagent force et présence à l'écran. Elles habitent vraiment leurs rôles.
Je reverrai ce film probablement bientôt. Il est tout ce que j'ai besoin lorsque j'ai envie de me blottir dans les bras de fred devant un film bien mené, bien écrit, et drôle. La promesse d'un bon moment.