Chronique : Héritier opportuniste du formidable La Grande Aventure Lego, Lego Batman en a l’esprit, explosivité et le foisonnement visuel… jusqu’au trop plein.
Sa première partie va à 1000 à l’heure tout en capitalisant comme son aîné sur des ruptures de tons et un humour régressif très écrit, allant au bout de ses idées (il n’hésite ainsi pas à attendre avec Batman que son homard ait fini ses 2 minutes de cuisson).
Malheureusement, Lego Batman ne bénéficie plus du talent et du sens du rythme de Lord et Miller, ici uniquement producteurs, pour tenir la distance. Passé la longue introduction qui présente la double vie cachée de Batman, très réussie, le film tombe dans la surenchère, oubliant ce qui fait sa singularité, un comique de situation au cordeau et des répliques qui fusent en permanence. Il souffre alors paradoxalement des défauts du genre dont il se moque gentiment, le film de super-héros, j’entends une overdose d’action et d’effets numériques.
S’il était intéressant de cibler la pop culture à travers l’icône du justicier en ironisant sur son côté sombre et solitaire, Lego Batman multiplie les références et les clins d’yeux jusqu’à l’écœurement, perdant considérablement en cohérence.
C’est vraiment dommage, car certains passages sont d’un humour décalé assez irrésistible. Mais ces saillies drolatiques se perdent trop vite dans une bouillasse numérique hystérique pour tenir presque 2 heures sans nous perdre tout à fait.
Indépendamment de toute considération mercantile (sic) le film Lego aurait sans doute dû rester un one-shot réussi… Vœu pieux…
Synopsis : Il en rêvait depuis La Grande Aventure Lego : Batman est enfin le héros de son propre film ! Mais la situation a bien changé à Gotham – et s’il veut sauver la ville des griffes du Joker, il lui faudra arrêter de jouer au justicier masqué et découvrir le travail d’équipe ! Peut-être pourra-t-il alors se décoincer un peu…