GANGSTER SQUAD de Ruben Fleischer
Dans la foulée de l'engouement pour La la land, et de mon coup de cœur pour Crazy, Stupid,Love, nous avions envie de rester encore un peu avec le tandem Gosling-Stone. Rajoutez à cela nos sempiternelles rendez-vous manqués avec Live by Night qui nous ont laissé sur notre faim et qui ont nourri notre envie de voire un film de gangsters ; alors on a finalement décidé de regarder ce film.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, le sergent O'Mara rentre chez lui et trouve un Los Angeles bien différent de celui qu'il a quitté. La douceur de vie qu'il chérissait s'estompe peu à peu, et un mafieux du nom de Mickey Cohen règne sur la ville. C'est un ancien boxeur qui aime terroriser ses ennemis et éliminer les éléments défaillants de son organisation.
Un jour le sergent O'Mara décide de débarquer seul dans un de ses hôtels de passes. Il explose des portes, casse des nez, ouvre des arcades sourcilières et empêche une jeune fille de se faire violer. Il en profite pour libérer les jeunes femmes que l'on forçait à se prostituer. Loin, d’être félicité par son chef, les proxénètes sont libérés . Repéré, par le grand chef de la police, il se voit donner carte blanche pour former un groupe qui aura pour but d’empêcher les affaires de Mickey de tourner rond.
Le gardien des clés de ce blog a décrit ce film comme les incorruptibles qui aurait rencontré Guy Ritchie. Moi je ne dirai pas ça. Sûrement car j'ai un plaisir modéré à voire ses films. En plus je n'aime pas les anachronismes utilisés pour faire « cool ». mais c'est indéniable que ce film fait penser au chef d’œuvre De de Palma. Ou Eliott Ness aurait eu le droit de jouer les mêmes cartes que Al Caponne.Comme très souvent il y a une base qui se veut classique . Toute l'imagerie des films des années 50 est convoquée. La voix off du héros. Les chapeaux mous et les costumes trois pièces sont les uniformes de ces policiers. Les femmes sont élégantes et ont ces coiffures si particulières à cette époque. Les verres d'alcool se vident et les cigarettes se consument en continue. Le mobilier est symbolique de son époque et le plus souvent dans les tons acajou et ocre. Les décors des lieux sont constitués avec minutie. Les personnages sont aussi très stéréotypés, il y a le jeune sans illusion, le brun ténébreux, le père de famille, l'homme qui transmet un flambeau, celui qui est annonciateur d'un changement sociétal, les corrompus, les méchants très mafieux, une rousse incendiaire, une femme enceinte. Un vrai répertoire de personnages codifiés.Tout cela m'aurait profondément ennuyé si il n'y avait pas eu l'action .des moments transgressifs,bourrins à souhait, ça écartèle, tire dans les genoux, et autre petites réjouissances toutes les cinq minutes. Ça fait imploser ce classicisme et ce n'est que jubilation. C'est palpitant, bien que parfois cousu de fil blanc. Il n'y a pas eu un moment ou je me suis ennuyée.
Le casting est luxueux. On y retrouve entre autre, Michael Pena , trop rare dans ma vie de cinéphile, car à chaque fois que je le croise, j'adore le film ou il est. Anthony Mackie que l'on ne présente plus, Josh Brolin en vieux routier, mène le film avec classe et sobriété. Puis il y a le tandem, Ryan Gosling et Emma Stone toujours juste dans leurs jeux, et lumineux lorsqu'ils partagent l'écran. Puis il y a Sean Penn qui bizarrement pour moi est l'erreur de casting. Alors que personne ne connaissait le mafieux qu'il interprète, pour qu'il lui ressemble un peu on lui a posé des prothèses. Mais ce n'est pas une réussite, ça lui donne l'aspect d'un monstre de foire. De plus il surjoue le coté nerveux et excessif ce qui est peu convaincant. Il ressemble a un ex boxeur sur le déclin autant qu'a un troll anorexique.Gangster Squad n'est certes pas le film de l'année, mais il est honorable et permet de passer un moment agréable.