Un petit point d’histoire pour démarrer : en 1945 après la capitulation nippone, les russes annexent les iles Kouriles et Sakhaline au Nord du Japon. Ce conflit territorial ne sera résolu que 70 ans plus tard. Dans un de ces ilots, nous allons suivre au travers des yeux de deux jeunes garçons la déportation, les expropriations, les exactions de l’occupant russe sur la population locale nippone.Très proche du « Tombeau des lucioles », traitant de la même période d’après-guerre vécu comme un traumatisme par le peuple nippon, celui-ci est moins dramatique mais aussi beaucoup moins puissant. Mais plus de poésie et de tendresse accompagne l’histoire. La belle trouvaille de ce film se situe dans le positionnement des enfants hors du conflit opposant les adultes ; avec tout un travail autour de la sonorité des langues. La scène où les chants des enfants russes se mêlent aux chants traditionnels des petits nippons ; les deux finissant par se fondre et ne former plus qu’un est magnifique. Les enfants n’en n’ont que faire des barrières culturelles ; mais les subissent. Un moment de cinéma autour du dialogue et de la paix. Dommage que le film ne prenne pas plus le temps d’approfondir les relations entre les communautés russes et nippones.Après j’ai trouvé le graphisme très épuré, l’animation très limitée ; très loin de la richesse graphique de Miyazaki. J’ai eu aussi du mal à adhérer à tout le lyrisme entourant la légende du train de nuit de la voie lactée issu de la culture nippone. Donc au final, un peu déçu pour ce qui considéré comme un grand film d’animation japonais. Le message humaniste porté par les enfants est le message positif du film.
Sorti en 2014
Ma note: 10/20