Fences

Par Bobby @MissBobbyD

Adaptant une pièce de théâtre sortie en 2010, Denzel Whashington livre dans Fences une prestation absolument parfaite ! Ce sont clairement les acteurs qui font la force du film, tant leur jeu est empreint de réalisme.

À la manière d’un huit clos, l’essentiel du film se déroule dans la maison du personnage principal Troy, scène de vie des personnages qui laisse d’ailleurs transparaître le côté étouffant de cette vie de famille. Et c’est tout naturellement que le fort intérieur des personnages est ici passé au crible. Le scénario, très bien construit, se décompose presque en deux parties. Les dialogues dynamiques et saccadés du début du film laisse se manifester une certaine joie des personnages, tandis qu’une révélation fracassante va bouleverser le déroulement de l’histoire : les personnages plongent peu à peu dans le silence, dans la solitude, comme pour symboliser ce destin familial brisé. Mais c’est sur les personnages en eux-mêmes que notre attention s’arrête. On s’attache à certains, on est en colère, dans l’incompréhension, pour finir pas être perdu par ce que l’on pense.

Le personnage de Troy est, selon moi, le personnage le plus dur à comprendre et qui a d’ailleurs provoqué chez moi le plus de réaction. Au début attendrie par ce père de famille, autoritaire et dur avec ses enfants, mais aimant et jovial, j’ai été rapidement désabusée devant ce personnage antipathique qui ne recule devant rien, et ne semble d’ailleurs pas se rendre compte de la souffrance qu’il occasionne autour de lui. Que ce soit ses fils, sa femme, tous semblent admettre une certaine peur de Troy dans un premier temps, mais rapidement prennent l’ascendant sur lui, tant son côté pathétique est présent. On se demande qui est ce personnage sans cœur, brutal et têtu. C’est là toute la complexité : je n’ai pas su trancher sur mes impressions quant à cet homme.

À côté de lui, des personnages qui peinent à trouver leur place. Si l’on pense à de la protection vis-à-vis de ses fils au début, on en vient à se demander si ce ne serait pas plus une façon écrasante de les garder à distance de sa vie. Quant à sa femme, on se met aisément à sa place et on se demande comment elle peut rester à ses côtés (Viola Davis livre là d’ailleurs un jeu parfait, dans le rôle d’une femme bafouée et trompée qui reste cependant droite et ne ploie pas).

Fences est donc un film psychologiquement très intéressant, un peu long certes, mais qui ne laisse pas indifférent. Que l’on aime ou non, il faut admettre le talent de ces acteurs !

Sortie en salles le 22 Février 2017.

Laurie