LE CRIMINEL de Orson Welles
Nous avons du voir trois ou quatre films d'Orson Welles d'affilés. Ils m'ont tous touchés de manières différentes. Lorsque Fred a décidé que j’écrirai sur The Stranger, son titre original, ça me convenait très bien. Alors que je récupérais les informations fonctionnelles sur le film, j'ai été surprise par la manière dont il était perçu,entre maillon faible de la filmographie du réalisateur et un film sur commande pas bien aboutit. Je n'ai pas eu ce sentiment et c'est de ça dont je vais vous parler. Avant tout je suis pleinement consciente de ne pas avoir les connaissances que d'autres ont, et que sûrement que les personnes qui ont une culture cinématographique plus étoffés que la mienne auront une autre vision de ce film. Mais pour moi il est une référence. L'histoire commence à la fin de la guerre. L'inspecteur Wilson, homme rondouillard qui fume la pipe est à la recherche de Frantz Kindler, un nazi de première importance.
L’autre choix très courageux de la réalisation est très engagé. Orson Welles intègre à son film le visionnage d'une pellicule tournée au moment de la libération des camps de concentration. Ces images nous font encore détourner les yeux quand on les voit. On les connaît. On est conscient de l'horreur de ce qui s'est passé. Mais ici le film devient un témoignage historique. Et je me demande comment le spectateur de 1946 a vécu cela. Il est remarquable de voir comment ce passage est amené, comment le visionnage est encadré et expliqué,
Le Criminel ou The Stranger a été une découverte pour moi. Une leçon sur comment faire un film engagé en l'enrobant d'une forme pour le moins classique d'un polard. Pour moi le visionnage de ce film a été un moment privilégié.