M.Night Shyamalan revient avec sa volonté de nous épater une fois de plus avec un thriller à rebondissements. Après un retour triomphal dans " The Visit" , dommage de voir ses ailes brûler une fois encore avec " " grotesque histoire à tendance problématique.
D'emblée, le film pose ses bases de genres : La première minute isole son héroïne, sublime Ana-Taylor Joy, face au monde qui l'entoure. Un isolement que l'on comprendra grâce à de flash-backs sur son passé de jeunesse. S'en suit alors le kidnapping de cette héroïne et ses deux compagnons, avec un générique inquiétant et démultiplié comme un hommage moderne au " Psychose " d'Hitchcock et au travail de Saul Bass. " Split " se présente alors comme un film inquiétant sur la schizophrénie. Et c'est là que le film pose problème...
Non loin de là l'envie de juger concrètement l'objet filmique, Shyamalan faisant un bon travail dans l'art de mettre-en-scène son thriller, il est assez frustrant de voir cette histoire prendre un virage fantastique invraisemblable renforçant les clichés hollywoodiens sur les maladies mentales. Impossible encore une fois de ne pas repenser au " Psychose " de Hitchcock, l'un des premiers grands films traitant de tels troubles avec malveillance. Si James McAvoy livre une performance saisissante, arrivant quand même à nous mettre dans une position extrêmement inconfortable (Mention spécial à Hedwige, gosse trouillard dansant prodigieusement sur du Kanye West), quel dommage de voir un tel personnage atteint de trouble réduit à un état de bestialité, pouvant ainsi donner un effet de stigmatisation envers des personnes atteints de ce genre de troubles.
Un film pouvant être facilement vu comme stigmatisant donc et qui se plante dans son propos sur les traumatismes abusifs et la manière de les surmonter. Shyamalan enfonce des portes ouvertes pour au final n'aboutir à rien si ce n'est la façon dont il créé juste un univers cinématographique sans en dire trop.
" Split " est une immense déception. Shyamalan s'essouffle dans les codes du thriller classique pour plaire à son producteur, Jason Blumhouse, celui-ci connu pour ses productions horrifiques à petit budgets. Difficile d'être conquis devant tant de facilités et de clichés sur un tel sujet...
Victor Van De Kadsye