Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.
17 ans, c’est le nombre d’années que Hugh Jackman a passé dans la peau de Wolverine. Une longévité exceptionnelle même s’il faut reconnaitre qu’il y a eu des hauts et des bas. Le problème que j’ai avec Wolverine, ce n’est pas le personnage en lui même mais la place qu’il a occupé au sein de l’univers X-Men. Hormis pour X-Men: First Class et X-Men: Apocalypse, Wolverine/Hugh Jackman était toujours au centre des aventures, laissant peu de place pour ses petits camarades mutants notamment le leader de l’équipe, Cyclope. Il faut aussi rappeler les 2 films qui lui ont été consacrés: le désastreux X-Men Origin: Wolverine et Wolverine: Le Combat de l’Immortel qui était plutôt moyen…
Quoi qu’il en soit, Hugh Jackman revient une nouvelle fois dans le rôle de sa vie pour donner un dernier coup de griffes. Après 17 années de bons et loyaux services, Logan est il un adieu réussit?
Le troisième film consacré à Wolverine contraste complétement avec les deux premiers voire même l’ensemble des films sur les mutants que nous a proposé la Fox. Logan est un film qui sort totalement des standards auxquels nous ont habitué les films de super héros. D’ailleurs, bien que Wolverine soit un personnage issue des comics, on ne peut considérer Logan comme étant un film de super héros. Ne vous attendez surtout pas à un film avec une surenchère d’action et d’effets spéciaux. On est loin de tout ça. Le réalisateur James Mangold nous propose un film intimiste, au ton dramatique et prend le temps de dérouler son récit.
De plus, le film semble se détacher de l’ensemble des films X-Men. Le film se déroule dans le futur, les mutants sont en voie d’extinction mais on a pas plus d’informations. Encore une fois, James Mangold se concentre sur son histoire et ne perd pas de temps à faire de lien avec des évènements du passé. Une personne n’ayant vu aucun film X-Men ou les deux films solo consacré à Wolverine, peut aisément regarder et comprendre Logan. Les fans d’un univers cohérent n’y trouveront peut être pas leur compte mais après tout, la timeline de l’univers mutant est tellement bordélique que le fait que Logan soit un film totalement stand alone n’est pas dérangeant… Le reproche que l’on pourrait faire au réalisateur, c’est peut être de ne pas avoir su insuffler suffisamment d’émotions à des moments clé. On le ressent vraiment à la fin du film. Ce petit pincement au cœur que vous avez lorsque vous regardez l’ultime épisode de votre série préférée ou quand vous dites au revoir à une personne qui vous est chère, malheureusement ce sentiment est totalement absent au moment de dire au revoir à Hugh Jackman/Wolverine et lorsque le générique de fin apparait.
Wolverine peut dire un grand merci à Deadpool. Sans le succès 1 an plutôt du film rated R (déconseillé aux moins de 17 ans non accompagné au U.S.A) consacré au mercenaire totalement taré, Logan n’aurait pas eu la même saveur. Le film se voit lui aussi attribuer la mention « rated R », ce qui nous permet d’avoir la version de Wolverine que tout les fans attendaient depuis 17 ans: sanglante!
Comme je l’ai dit plus haut, le film ne privilégie pas l’action mais les moments où elle arrive et que Wolverine sort ses griffes sont totalement impressionnant. Les combats se transforment en véritable boucherie: membres arrachés, torrent de sang, plaies ouvertes etc etc… Attention: on est pas dans un film gore où tout est dans l’exagération. Tout est fait dans une certaine mesure mais voir enfin Wolverine se libérer de ses chaines « film tout public » fait énormément plaisir. Le personnage a toujours été sauvage dans les films précédents mais il était bridé. Dans Logan, il nous dévoile enfin tout son potentiel mais on ne peut être que frustré que ce côté sanguinaire arrive lorsque Hugh Jackman décide d’interpréter le mutant pour la dernière fois.
Hugh Jackman avait il encore quelque chose à nous prouver dans le rôle? Non, son personnage est devenu usé, vieillissant mais malgré cela, l’acteur est pleinement investit et convaincant. Patrick Stewart fait lui aussi ses adieux à Charles Xavier. Le professeur X est touchant mais tout comme Wolverine, il est usé par le temps et on est bien loin du mutant qui contrôlait pleinement ses pouvoirs…
Mais celle qui nous marquera le plus dans ce film est sans conteste Dafne Keen dans le rôle de X-23. La dernière fois qu’on a vu une gamine aussi violente, c’était Hit-Girl dans Kick-Ass. La comparaison est inévitable. La différence entre les deux petites filles, c’est que X-23 est beaucoup plus sauvage, sanguinaire et violente. Les coups de griffe qu’elle n’hésite pas à planter dans le corps de ceux qui sont sur sa route vous donneront des frissons. L’alchimie avec Hugh Jackman/Wolverine est parfaite et il est clair que X-23 est un personnage qu’on voudra revoir dans les futurs film X-Men.
Malheureusement, côté vilain, il n’y a pas de méchant mémorable (à mon gout) à mettre sur le chemin de Logan et X-23. Certes, Boyd Holbrook est parfait en chef des reavers et bénéficie du rôle de salopard du film mais ça n’en fait pas le vilain ultime. Richard E. Grant en Dr Zander Rice ne sert pas vraiment à grand chose et ne représente à aucun moment une menace sérieuse pour nos héros. Neanmoins, Wolverine aura un challenge de taille à relever…
« Logan » n’est pas un film parfait: quelques longueurs, un manque d’émotions et des points qui auraient mérité des éclaircissements. Néanmoins, dans un paysage hollywoodien où les adaptations comics sont de plus en plus formatées, « Logan » tire aisément son épingle du jeu: dramatique, violent, intimiste. On ne pouvait pas imaginer meilleure révérence de la part de Hugh Jackman. Ma note: 7.5/10
Logan est prévue pour 1er mars 2017. Réalisé par James Mangold avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Richard E. Grant, Eriq La Salle, Stephen Merchant et Boyd Holbrook. durée: 02h18
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